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Police-Justice

Fausses alertes à la bombe: pourquoi retrouver les auteurs est si difficile?

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Encore des évacuations dues à des fausses alertes à la bombe ce week-end. Une situation devenue beaucoup trop habituelle depuis quelques semaines. Selon le ministre des Transports, les premiers éléments des enquêtes ont révélé que les alertes dans les aéroports proviennent quasiment tous de la même adresse email en Suisse.

C'est une triste ritournelle depuis l'attentat d'Arras, les alertes à la bombe répétées dans des lieux culturels, les gares et les aéroports. Près de 70 aéroports ont été évacués ces quatre derniers jours en pleine période de départ en vacances.

Ces fausses alertes proviennent "quasiment toujours de la même adresse mail, en Suisse", a affirmé le ministre des Transports. Clément Beaune qui fustige ces hackers et invite les sites hébergeurs à aider les autorités.

“C’est peut-être les mêmes personnes ou la même personne, on le saura grâce à l’enquête judiciaire, qui envoie le même email dans les aéroports. C’est ensuite l’enquête qui déterminera les personnes, les motivations. Chacun a une responsabilité que ce soit les plateformes, les réseaux sociaux, pour ne pas être le support de ce genre d’attaque. Et pour ça, il faut coopérer au plus vite avec l'aviation civile française et avec notre justice”, a expliqué le ministre.

Le journal de 8h - 23/10
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Mais selon Gérôme Billois, expert en cybersécurité au cabinet Wavestone, c'est une piste quasi impossible à remonter faute de réglementation. "Il est toujours possible d'enquêter pour savoir d'où vient une adresse mail. Par contre, il est clair que si le fournisseur est dans un pays hors de l'UE, ça peut nécessiter l'accord entre polices..

"Donc ce sont des processus qui marchent avec certains pays, pas avec d'autres et c'est souvent long parce qu'il faut synchroniser différentes forces de police", explique-t-il.

60 enquêtes lancées

Compter sur la seule bonne volonté des hébergeurs pour aider les autorités est un vœu pieu explique Gérôme Billois puisque la confidentialité est un avantage vanté par des fournisseurs d'adresse mail comme Protonmail, Signal ou Session.

"On voit que certaines plateformes sont dotées de certains canaux pour échanger avec les FDO, pour faciliter le fait d'enlever du contenu qui peut être illégal, pour accélérer les enquêtes, donc oui ça existe, c'est possible. Mais certaines plateformes aussi sont justement là et mettent en avant dans leur discours commercial le fait qu'elles ne répondront pas aux requêtes judiciaires et elles en font même un argument de vente”, assure-t-il.

Face au fléau, plus de soixante enquêtes tous lieux confondus ont été lancées 

Thomas Schnell avec Guillaume Descours