Rave party sur les lieux de l'incendie de l'Aude: "Un irrespect total pour un territoire meurtri'"

Quelque 2.000 fêtards se sont rassemblés dans la nuit de vendredi à samedi à Fontjoncouse (Aude), pour une rave party au beau milieu du massif des Corbières, gravement touché début août par un gigantesque incendie qui a détruit plus de 17.000 hectares de végétation.
"C’est un irrespect total pour un territoire meurtri. Je pense aux habitants, qui voient des fêtards venir souiller une terre qui a brûlé il y a quelques jours. C’est une honte. Je sais que les élus sont mobilisés sur le terrain, et que la préfecture travaille aux côtés des gendarmes. Mais il faut très vite identifier et poursuivre ces gens-là. On ne peut pas tolérer ces agissements", a réagi ce dimanche sur RMC Éric Ménassi, maire de Trèbes et président de l’association des maires de l’Aude.
"Ils ne respectent rien"
Le préfet de l’Aude, Alain Bucquet, a condamné samedi "avec la plus grande fermeté ce rassemblement aussi dangereux pour les participants qu’indigne pour les habitants directement frappés par l’incendie". "C'est malheureux parce que c'est quand même après un incendie. On a quasiment tout perdu. Voir des gens qui viennent faire la fête là où les autres ont tout perdu, c'est honteux, ils ne respectent rien", a déploré sur BFMTV le maire de Fontjoncouse, Christophe Tena.
"La population est résiliente mais beaucoup sont fatigués"
Au-delà de l’indignation immédiate, Éric Ménassi a également alerté sur l’épuisement de la population locale, frappée à répétition par des catastrophes : "Le département de l’Aude a subi des crises majeures depuis quelques années. La population est extrêmement résiliente, mais beaucoup sont fatigués et ont tout perdu."
"17.000 hectares brûlés, c’est une véritable désolation, une vision apocalyptique de notre territoire. Il y a une nécessité impérieuse de s’unir pour trouver des solutions. Il n’y aura pas une option toute faite : pour avancer, il va falloir réinventer. Si nous vivons encore dans le monde d’avant, les mêmes causes produiront les mêmes effets", met-il en garde.
Éric Ménassi appelle à différents aménagements dans le futur, avec "une réflexion sur l’eau". "L’agriculture, la viticulture ont besoin de cette ressource pour survivre. Et le climat change, les précipitations vont devenir de plus en plus intenses. Nous devons faire face à cette réalité climatique pour nous adapter", a ainsi préconisé le maire.
Les gendarmes "sont fortement mobilisés" face à des participants à la rave "dont plusieurs ont fait preuve d'hostilité", note le communiqué de la préfecture. Un photographe de l'AFP a pu constater sur place une forte présence policière bloquant tout accès à la rave désormais en cours.