Sept morts dans un accident en Eure-et-Loir: une enquête ouverte pour "homicides et blessures involontaires"

Le procureur de la République de Chartres donne les premiers éléments sur l'accident qui a fait sept morts - RMC
"Il y a déjà eu plusieurs accidents" sur cette route départementale, rappelle le maire de Bailleau-le-Pin (Eure-et-Loir), Martial Lochon, au lendemain de la collision impliquant trois véhicules ayant fait sept morts et pour laquelle le parquet a ouvert une enquête.
Mardi aux alentours de 18h30, un véhicule "avec à son bord cinq personnes, se déportait en sortie de courbe sur la voie de circulation opposée" et venait percuter un deuxième véhicule "qui circulait en sens inverse, normalement, sur sa voie", a précisé dans un communiqué le procureur de la République, Frédéric Chevallier.
"Il ressortait d'un premier témoignage que le véhicule Honda (celui avec cinq personnes à son bord) circulait à vive allure", a ajouté le magistrat.
Des autopsies et des prélèvements doivent être réalisés
"Immobilisé sur le toit", le véhicule qui avait initialement dévié de sa route a immédiatement pris feu. "En dépit des secours rapidement mobilisés, le (premier) véhicule était entièrement calciné, de même que les cinq corps qui se trouvaient coincés à l'intérieur", selon le procureur.
Dans cette voiture se trouvaient cinq jeunes: une jeune fille de 17 ans et quatre jeunes garçons de 18 ans à 19 ans, demeurant dans l'Eure-et-Loir. Les deux passagers du deuxième véhicule, âgés de 85 et 80 ans, sont décédés sur le coup, projetés "dans le fossé".
Deux autres personnes, qui circulaient dans un troisième véhicule également percuté lors de l'accident, ont été blessées et transportées dans un centre hospitalier proche de Chartres.
L'enquête ouverte pour homicides et blessures involontaires a été confiée à la compagnie de gendarmerie de Lucé et à l'escadron départemental de la sécurité routière d'Eure-et-Loir.
Des autopsies ainsi que des prélèvements doivent désormais être réalisés "afin de rechercher tout produit stupéfiant et détecter la présence d'alcool dans les corps des cinq occupants du véhicule" à l'origine de l'accident.
Ce lourd bilan en fait l'un des accidents routiers les plus meurtriers depuis le 19 août 2022 en Ariège, où six personnes, dont deux enfants, étaient décédées dans un choc frontal entre deux voitures.
"L'effondrement, l'incompréhension"
À Bailleau-le-Pin, l'heure est à "l'effondrement, l'incompréhension et l'inacceptation", a déclaré à l'AFP le maire, Martial Lochon. "19 ans, ce n'est pas un âge pour mourir", s'est-il désolé, avant de souligner que "d'ordinaire, on voit des drames de cette importance dans d'autres communes, mais on n'imagine jamais que ça puisse être dans la nôtre".
La portion de la RD 921 où la collision a eu lieu est un "passage assez resserré avec des virages où il y a déjà eu plusieurs accidents", a déploré l'élu.
"D'un autre côté, la configuration du terrain étant ce qu'elle est, les virages sont adaptés pour une circulation normale et respectueuse. Dès lors que les limitations de vitesse ne sont pas respectées, la conduite peut rapidement devenir dangereuse", a-t-il avancé.
Dans la commune, plusieurs habitants discutaient de l'accident sur le pas de leur porte au lendemain de l'accident. "J'habite ici depuis près de 40 ans, et c'est au moins la 5e fois que j'entends parler d'un accident sur ce tronçon de la départementale", affirme Jacques, 70 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille tout comme Marie, qui secoue la tête à ses côtés en soupirant:
"Peu importe la cause de ce drame, les conséquences sont terribles pour les familles concernées, qui vont maintenant devoir faire le deuil de tant de personnes à la fois".