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Un détenu ayant menacé de mort une juge a été relaxé: "Elle n'a pas été protégée par l'institution"

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Une juge avait été obligée de déménager après avoir été menacée de mort par un détenu. Lors de son procès ce mardi, ce dernier a été relaxé pour des problèmes de procédure. L'avocat de la magistrate, Olivier Morice, dénonce sur RMC des "décisions de justice parfois illisibles". Le parquet a fait appel de cette décision.

C'est une affaire qui secoue la justice. Mardi dernier, un trafiquant de drogue a été relaxé après avoir menacé de mort une magistrate en charge de son dossier. "Le choc est considérable, elle a l'impression d'avoir été lachée", a déploré ce jeudi sur RMC son avocat, Me Olivier Morice.

Cette affaire, d'une rare violence, s'est passée à Carpentras (Vaucluse). Il y a presque deux ans, le 1er août 2022, la juge âgée à l'époque de 29 ans, avait été la cible d'une pluie de menaces de mort et de tentatives d'intimidation.

Ce jour là, la juge auditionnait en visio-conférence un dealer depuis sa prison. Une audition sans encombre, jusqu'à ce que le détenu explose, frustré que son frère soit lui aussi incarcéré.

Témoin RMC : Olivier Morice - 13/06
Témoin RMC : Olivier Morice - 13/06
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"Je prie pour que tu meures"

"Je prie pour que tu meures", avait-il hurlé dans le micro avant de poursuivre: "Tu verras dehors, je prie pour qu'une voiture vous frappe à la sortie du tribunal."

"Dysfonctionnement de la justice"

"Cette juge n'a pas été protégée par l'institution", a regretté son avocat Me Olivier Morice, qui évoque des "décisions de justices parfois illisibles" et un "dysfonctionnement de la justice".

Depuis jugé pour ces menaces, le trafiquant lui a finalement été relaxé mardi dernier pour des problèmes de procédure. "A l'audience, le président aurait pu inviter les parties à s'exprimer pour une requalification éventuelle", a estimé l'avocat.

"Le tribunal considère que la qualification retenue par le parquet, qui n'était pas menaces de mort mais qui était bien moindre, n'était pas susceptible d'être qualifiée car les menaces et intimidations à l'encontre du juge auraient dû l'être dans le but de l'influencer sur une décision juridictionnelle", a-t-il exposé.

"Détenu pour d'autres causes"

"Les faits sont incontestables, il les a reconnus", a souligné le conseil de la magistrate. "Il est détenu pour d'autres causes, il fait l'objet de procédures très dures", a-t-il poursuivi. Le parquet d'Avignon, qui avait requis un an de prison, a fait appel de la décison.

LM avec Julie Brault