Mort de Matisse: une ancienne magistrate harcelée et menacée sur les réseaux sociaux

Avant la marche blanche ce samedi à Châteauroux en mémoire de Matisse (15 ans), poignardé à mort la semaine dernière, une ancienne magistrate est harcelée sur les réseaux sociaux, notamment par l'extrême droite. Elle est soutenue par le parquet de Bourges, qui s'est indigné d'une telle violence dans un communiqué, rappelant le respect dû à la justice et à ses représentants alors que des internautes reprochent à tort à la magistrate d'avoir remis en liberté le suspect du meurtre de l'adolescent lors de précédentes affaires.
Cette juge a reçu des messages violents, des menaces… Son nom et sa photo ont été diffusés. Ses détracteurs lui reprochent d'avoir libéré, sous contrôle judiciaire, le suspect du meurtre de Matisse, une semaine avant le drame. Des menaces inadmissibles pour Cédric Logelin, porte-parole de la Chancellerie, d’autant plus que la juge n'a jamais travaillé sur ce dossier.
"La loi a érigé en infraction le fait de divulguer des informations personnelles qui permettent d’identifier ou de localiser une personne et donc de l’exposer à un risque de violences, de dégradations", rappelle-t-il.
Un membre de Reconquête identifié
Des propos inacceptables sur la forme donc, mais aussi sur le fond. Car si le meurtrier présumé, un mineur de 15 ans, avait déjà été mis en cause dans deux affaires de vols avec violence, ces délits ne permettaient pas de le mettre en prison.
"Il faut qu’une peine criminelle soit encourue pour qu’on puisse demander un placement en détention provisoire d’un mineur âgé de moins de 16 ans. C’est la raison pour laquelle il avait été placé sous contrôle judiciaire", explique Cédric Logelin.
Certains auteurs de ces menaces ont déjà été identifiés. La plupart sont membres de l'extrême droite Et parmi eux, on retrouve un conseiller régional du parti Reconquête.