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"Une lame à côté du pétrin": face aux agressions, des boulangers qui n'hésitent plus à s'armer

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Après l'agression violente d'un boulanger poignardé à deux reprises à Grenoble, un auditeur témoigne des violences que subissent ces artisans. Et pour se protéger, ils n'hésitent plus à s'armer face à des clients agressifs.

Un vol de pain qui aurait dégénéré. À Grenoble, trois personnes sont recherchées après l'agression violente d'un jeune boulanger de 24 ans, poignardé à deux reprises dans la nuit de dimanche à lundi.

Selon les premiers éléments, l'agression aurait eu lieu vers 4h du matin avant l'ouverture de la boutique quand trois individus se seraient vu refuser le droit d'acheter du pain, tentant dans la foulée de voler des produits avant que le jeune boulanger ne s'interpose. Touché par deux coups de couteau, son pronostic vital n'est plus engagé.

Grenoble : un coup de poignard pour un croissant ! - 02/09
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Une agression rapide et violente qui choque le patron Emmanuel Lenoir: "Cette violence, on la rencontre au quotidien. On est là pour fabriquer et vendre du pain à la population, pas se faire agresser", déplore-t-il au micro de RMC.

Des boulangers armés de couteaux et fusils?

Un accès de violence qui ne surprend pas Salvator, boulanger depuis 20 ans : "J’ai toujours vu les boulangers avoir un couteau près d’eux. Quand j’ai commencé, on avait la porte du labo à côté du pétrin, il y avait juste un interstice pour glisser une lame, on avait un couteau au cas où on venait nous agresser la nuit. J’avais même un patron en Normandie qui avait son fusil de chasse au cas où la nuit", témoigne-t-il ce mardi sur RMC Story.

"Ce n’est pas nouveau, les gens arrivent en pleine nuit alors qu'on est plus ou moins seul", poursuit Salvator.

"J’ai failli me faire taper dessus pour une canette de Red Bull"

Le boulanger se souvient d'une agression évitée de peu grâce à ses collègues présent: "J’ai failli me faire taper dessus pour une canette de Red Bull. On n’a pas le droit de vendre la nuit tant que le commerce n’est pas ouvert et le patron peut nous licencier ou avoir un contrôle. Et quand on essaie d’expliquer ce genre de chose à des gens qui sortent de boîte de nuit, ils n’acceptent pas", raconte Salvator aux Grandes Gueules.

À Grenoble, la victime, gravement blessée au thorax, est désormais hors de danger. Le patron de l'établissement, Emmanuel Lenoir, compte renforcer la sécurité dans ses boulangeries.

G.D.