Violences dans le quartier des Moulins, à Nice: "Pas de baguette magique" pour le préfet Hugues Moutouh

À Nice, le quartier des Moulins est en proie aux violences. Mardi après-midi, une quarantaine d'individus se sont affrontés dans une violente rixe qui a fait quatre blessés. Un membre des forces de l'ordre a également été blessé à la jambe, touché par un projectile. La veille, déjà, une personne a été blessée après avoir été visée par des coups de feu.
"Il y a un climat de fortes tensions aux Moulins depuis quelques semaines et hier (mardi), ce sont des jeunes du quartier qui se sont affrontés avec des étrangers en situation irrégulière", explique Hugues Moutouh, le préfet des Alpes-Maritimes, dans Apolline Matin ce mercredi sur RMC et RMC Story.
"C'est un méli-mélo de violences, on parle d'agressions de femmes dans le quartier par des mineurs non accompagnés, mais ce n'est même pas le sujet de savoir qui a commencé", poursuit le préfet.
Des étrangers en situation irrégulière employés dans le trafic de drogue
Au milieu de ces violences, les autorités mènent une guerre sans merci contre le trafic de drogue qui gangrène le quartier, malgré les opérations de police. En un an, il y en a eu 400, assure le préfet qui évoque 1.000 interpellations de dealers dont de nombreux étrangers en situation irrégulière. "92 d'entre eux ont été expulsés", précise Hugues Moutouh.
Et alors que les habitants n'en peuvent plus et se disent prêts à se faire justice eux-mêmes, le préfet des Alpes-Maritimes rappelle que dans un état de droit, il faut avant tout porter plainte. Ce qu'ils ne font pas, déplore-t-il.
"On dépense des millions pour ce quartier chaque année"
Pour tenter de ramener l'ordre, les CRS sont déployés tous les jours dans le quartier, défend Hugues Moutouh. "On dépense des millions pour ce quartier chaque année. La guerre contre la drogue est une guerre longue et difficile mais nous n'avons pas de baguette magique. Ceux qui pensent qu'on peut tout régler d'un claquement de doigt sont des menteurs. Mais la défaite n'est pas une option et l'Etat est là pour protéger les habitants", promet le préfet des Alpes-Maritimes.
Face au nouvel épisode de violences de mardi, la CRS 81, basée à Marseille, a été envoyée en renfort sur place.