Faudra-t-il scanner sa carte bleue ou se connecter via un site de service public pour aller sur un site porno?
Le Sénat a voté un amendement la nuit de mardi à mercredi pour mieux protéger les mineurs du porno sur internet. Le texte doit maintenant être voté en commission mixte paritaire à l'Assemblée Nationale.
L'amendement, déposé par les Sénateurs LR et soutenu par la majorité, juge le procédé actuel insuffisant pour être sûr qu'aucun mineur n'ait accès au contenu interdit au moins de 18 ans. Le texte propose donc que le visiteur de site pornographique ne se contente pas de déclarer qu'il est majeur, mais qu'il le prouve: pour visiter une plateforme, il faudrait donc scanner sa carte bancaire ou s'identifier comme sur le site des impôts ou de l'assurance maladie, plus fiable pour empêcher les mineurs de "tricher".
"Ces dispositifs méritent d'être étudié comme n'importe quel autre" plaide l'observatoire OPEN pour la protection des enfants sur Internet. Mais certains éditeurs de contenus pornographiques sont contre et préviennent d'un risque économique: si l'amendement est adopté à l'assemblée, le CSA pourra saisir la justice et ordonner le blocage des sites pornographiques qui ne demandent aucune preuve d'âge aux visiteurs.
"Beaucoup de mineurs visionnent ces images dès leur entrée au collège ce qui conduit à s’interroger sur l’impact que la consommation d’images pornographiques pourrait avoir, à moyen terme, sur leur développement affectif, psychologique et sexuel", souligne la rapporteure du texte, Marie Mercier, invitée sur RMC.
Selon une enquête OpinionWay de 2018, près des deux tiers des 18-30 ans (62 %) ont visionné du porno pour la première fois avant l’âge de 15 ans.