Feux d'artifice du 14-Juillet: des annulations en série après les émeutes

Strasbourg, Nîmes, Montargis mais aussi des villes de banlieue parisienne comme Chelles ou Dammarie-les-Lys ont décidé d'annuler le traditionnel feu d'artifice du 14-Juillet. Les risques d'incendies mais surtout la crainte de nouvelles violences, après les émeutes de ces dernières semaines consécutives à la mort de Nahel, ont eu raison des festivités.
À Strasbourg, les forces de l'ordre ne seront pas disponibles, assure la mairie. C'est une marque de respect envers les policiers que de ne pas trop les solliciter après les émeutes, précise même la municipalité.
Même décision à Savigny-sur-Orge, dans l'Essonne, où la police nationale et les pompiers ont déconseillé à la mairie d'organiser le feu d'artifice pour des raisons de sécurité. Des recommandations suivies par la municipalité avec regrets, assure-t-elle à RMC.
"On a besoin d'un peu de paix"
À Montargis, dans le Loiret, le maire Benoit Digeon n'a eu lui aucun regret à prononcer l'annulation de son feu d'artifice. La ville a besoin de calme après plusieurs nuits d'émeutes. "On a besoin d'un peu de paix, de tranquillité et de sérénité. On a passé une semaine à travailler 7 jours sur 7, il n'était pas question qu'on sollicite à nouveau tout le monde parce qu'il y a forcément des dérapages le soir du 14-Juillet. On a besoin de se poser un petit peu et surtout, pas de stress", appelle-t-il.
D'autres villes, ayant subi de gros dégâts lors des émeutes ont annulé les festivités, comme à Bussy-Saint-Georges, Claye-Souilly ou encore Vaires-sur-Marne.
À Jouy-le-Moutier, dans le Val-d'Oise, où le feu d'artifice a également été annulé, les habitants comprennent la décision malgré leur déception. "C'est quand même un symbole, c'est la fête nationale où l'on se rejoint entre voisins et en famille, c'est dommage", déplore une habitante de cette ville de 15.000 habitants. "C'est judicieux parce que le moindre des événements, c'est toujours l'apport de gens qui viennent pour casser", estime un autre.
Manque de policiers
Sur la place commerçante, certains dégâts des violences sont toujours visibles. Encore remuée, Lucie la patronne d'un restaurant, juge qu'il était plus raisonnable d'annuler les festivités du 14 juillet: "On comprend cette décision parce qu'on a peur que ça recommence. On est inquiet qu'il y ait d'autres dérives. Le contexte reste très tendu donc on ne veut pas de mouvements de foule et prendre de risques", assure-t-elle.
Cette décision n'était pas facile à prendre, mais Hervé Florczak, le maire de la commune, a considéré que les conditions de sécurité n'étaient pas réunies: "La première raison, c'est l'insécurité. On est là pour protéger nos concitoyens et si on n'est pas en mesure de le faire parce que les forces de police vont être prises un peu partout, autant ne pas le tirer", explique l'élu qui croit savoir qu'aucune policier ne sera mobilisé sur sa commune.
Mais tout n'est pas perdu. Le maire envisage de reprogrammer le feu d'artifice, d'un coût de 20.000 euros, plus tard dans l'année.