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Police-Justice

Gaîté Lyrique occupée par des jeunes migrants: la préfecture de police ordonne l'évacuation d'ici mardi

Un homme parle au mégaphone lors d'une manifestation contre l'ordre émis par le préfet de police de Paris d'évacuer la Gaîté Lyrique, une salle de spectacle parisienne occupée depuis trois mois par 450 jeunes migrants, à Paris le 17 mars 2025.

Un homme parle au mégaphone lors d'une manifestation contre l'ordre émis par le préfet de police de Paris d'évacuer la Gaîté Lyrique, une salle de spectacle parisienne occupée depuis trois mois par 450 jeunes migrants, à Paris le 17 mars 2025. - Thibaud MORITZ / AFP

Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, a pris un arrêté ordonnant l'évacuation avant mardi de la Gaîté Lyrique, une salle de spectacle parisienne occupée depuis trois mois par 450 jeunes migrants.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a pris un arrêté ordonnant l'évacuation avant mardi de la Gaîté Lyrique, une salle de spectacle parisienne occupée depuis trois mois par 450 jeunes migrants, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.

La préfecture de police a dans la foulée confirmé cet arrêté, publié peu après. Le texte ordonne aux "occupants sans droit ni titre de la Gaîté Lyrique de quitter les lieux avant mardi", ajoutant qu'il serait "procédé à l'évacuation des occupants par les services de police" s'ils décidaient de rester dans l'enceinte du lieu culturel municipal.

Le collectif qui défend les jeunes migrants a appelé aussitôt dans un communiqué à un rassemblement devant la Gaîté Lyrique ce lundi à 18h pour obtenir que ces derniers "restent à Paris" et qu'il leur soit proposé "des solutions pérennes d'hébergement".

"Nous serons près de 500 jeunes à être remis à la rue cette nuit"

Le 10 décembre, environ 200 migrants mineurs ont investi les locaux de ce lieu culturel, située dans le 3e arrondissement de Paris. Les jeunes exilés, rassemblés dans le "Collectif des jeunes du parc de Belleville", demandent à être hébergés et que leur minorité soit reconnue.

L'établissement avait dû annoncer mi-décembre sa fermeture au public jusqu'à nouvel ordre. Les salariés de la salle avaient ensuite exercé leur droit de retrait. Dans son communiqué, le collectif fait valoir que "l'État ne propose que des places temporaires et en régions".

"La solution n'est pas de nous déplacer ailleurs", poursuit-il.

"Nous nous retrouvons coincés entre la menace d'être expulsés par la police, le harcèlement quotidien de journalistes d'extrême droite et l'incertitude de où nous allons dormir ce soir. Nous serons près de 500 jeunes à être remis à la rue cette nuit. La honte !", s'insurge le collectif, qui considère que dans cette affaire la mairie de Paris "est complice" de cette "expulsion sans solution" de la part, selon ses termes, d'un "État raciste" .

Le collectif reproche à la mairie de Paris son "silence alors que l'heure est plus grave que jamais". "En assumera-t-elle les conséquences? Nous connaissons la police, celle qui nous harcèle sur nos campements, nous frappe dans le métro, nous humilie dans les commissariats: c'est cette police raciste qui sera envoyée pour nous expulser demain matin", accuse le collectif avant de conclure: "Nous sommes en danger!".

C.A avec AFP