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Gilets jaunes: S'il faut des violences pour que les choses bougent, je dis pourquoi pas

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Ce samedi marquait une nouvelle journée de mobilisation pour les "gilets jaunes". Une journée entachée par un regain de violences.

Scènes d'émeutes, façades incendiées et boutiques saccagées dans la capitale, des violences d'une ampleur inédite depuis décembre.

Le ministère de l'Intérieur a recensé 32.300 participants en France ce samedi dont 10.000 à Paris. C’est près de 4.000 de plus que la semaine précédente. 5.000 membres des forces de l'ordre et six blindés de la gendarmerie avaient été déployés dans la capitale.

Les incidents les plus impressionnants se sont donc concentrés à Paris. La plus belle avenue parisienne et ses alentours ont littéralement été saccagés.

Les Champs-Elysées défigurés

Les casseurs ont d’abord commencé par lancer pavés et pierres sur les forces de l’ordre autour de l’arc de Triomphe. Malgré les gaz lacrymogènes et les canons à eau, impossible pour les CRS de maîtriser la foule.

Ce déferlement de violence s’est poursuivie sur les Champs-Elysées où les vitres de magasins n’ont pas résisté face aux assauts de ces individus déterminés à tout détruire: abris-bus, kiosques à journaux mais aussi Le Fouquet’s, célèbre restaurant parisien, saccagé puis incendié.

Prise pour cible également, une agence bancaire dont l’incendie s’est propagé à un immeuble dont les habitants ont eu la peur de leur vie. Au total, 11 blessés légers dont une mère de famille et son enfant qui ont pu s’extraire des flammes in extremis.

Ces violences ont duré jusqu'en début de soirée. Au total, les forces de l’ordre ont procédé à plus de 200 interpellations comprenant 15 mineurs.

"Impitoyable avec les casseurs de tous bords"

Stanislas est un habitant du quartier des Champs-Elysées. Il n'est pas contre les "gilets jaunes", mais n'en peut plus des violences commises près de chez lui. Pour lui, il faut sévir.

"Je pense qu’il y a des gens qui sont des espèces de parasites professionnels et qui, à chaque mouvement social sont là pour tout péter. C’est les black blocks, c’est les gauchos, on les connaît. C’est des casseurs professionnels, pour eux, c’est une sorte de sport, un espèce d’art de la guérilla urbaine. On est un Etat de droit, quelqu'un qui casse un abri-bus, il faut le mettre en taule et il faut qu’il paye c’est tout. Impitoyable avec les casseurs de tous bords. Il faut les choper et les faire cesser de nuire".

"Quand on nous accule, les choses explosent"

Et alors que des voix s’élèvent, y compris au sein de "gilets jaunes" pour condamner ces violences, d’autres considèrent que ces actes permettent de se faire entendre. C’est le cas de Sylvie, une "gilet jaune" de Seine-Saint-Denis, qui vient tous les samedis manifester à Paris.

"Je ne participe pas aux violences mais en même temps, on se rend bien compte que le 1er décembre, grâce aux violences, il y a eu une réunion de crise à Beauvau et c’est ce qui a mis les fameux 10 milliards sur la table. S’il faut encore des violences pour que les choses bougent, je dis pourquoi pas, je ne suis pas contre. Quand on nous accule, les choses explosent".
Mahauld Becker-Granier et Martin Juret (avec Caroline Petit)