Grenoble: enquête ouverte contre Eric Piolle, accusé de versement illicite à une élue

Le maire grenoblois Éric Piolle le 25 août 2022 lors des universités d'été de son parti, EELV, à Grenoble le 29 décembre 2023 - OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
Une enquête a été ouverte ce mercredi contre le maire écologiste de Grenoble suite à un article du Canard Enchaîné qui l'accuse d'avoir organisé un tour de passe-passe budgétaire pour verser indûment 16.800 euros à son ancienne première adjointe, a indiqué le Parquet.
L'enquête pour "concussion", - un délit passible de 5 ans de prison et 500.000 euros d'amende - et "recel de ce délit" vise le maire Eric Piolle, son ancienne adjointe aujourd'hui députée LFI Elisa Martin, et un intermédiaire, a précisé le procureur Eric Vaillant. Sollicités, ni la mairie de Grenoble, ni Elisa Martin n'ont réagi dans l'immédiat.
Le journal satirique, dans son édition de mercredi, affirme qu'un ancien collaborateur de Eric Piolle a bénéficié d'une hausse de salaire de 600 euros en décembre 2016 mais s'est vu demander d'en rétrocéder 400 à Elisa Martin pour l'aider à boucler ses fins de mois.
16.800 euros perçus?
Selon le journal, cette "combine" visait à compenser la fin de son mandat de conseillère régionale et la baisse d'un quart des indemnités des élus municipaux, en vertu des règles fixées par la municipalité. Au total, elle aurait ainsi perçu en liquide 16.800 euros, non déclarés au fisc. Ces versements auraient pris fin lorsque Elise Martin a été élue députée au printemps 2022.
Selon le Canard Enchaîné, les relevés bancaires de l'ancien collaborateur, qui a quitté la mairie à l'été 2022, montrent qu'il a "méthodiquement" prélevé 400 euros en liquide chaque mois. Il aurait en outre fait attester par un huissier de justice de conversations menées par messageries cryptées.
"Si les faits sont averés, ils sont extrêmement graves", a réagi sur Twitter l'opposante Emilie Chalas, qui a perdu son siège de députée face à Elise Martin et a été tête de liste République en Marche à la municipale de 2020 à Grenoble.
L'ancien maire Alain Carignon, lui-même condamné pour corruption, a également dénoncé des faits "d'une exceptionnelle gravité" qui, selon lui, "rompent définitivement la confiance des Grenoblois".