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Hausse inquiétante des vols de ruches: "D'un coup c'est la désolation"

À l'entrée d'une ruche

À l'entrée d'une ruche - Image Flickr

Les vols de ruches sont en hausse en France. La raison ? la rareté des essaims d'abeilles qui valent de plus en plus cher. Les apiculteurs tentent de riposter en s'équipant de traceurs GPS, mais le phénomène inquiète.

Un banditisme d'un genre nouveau qui inquiète les apiculteurs. Selon de récents chiffres communiqués par l'Union nationale de l'apiculture française, les vols de ruches sont en forte hausse. En 2016, 12 ont été recensés contre 21 en 2017. Un chiffre en trompe-l'œil car tous les apiculteurs ne déclarent pas leurs vols car tous ne sont pas assurés. Si ces chiffres paraissent relativement faibles comparés au 1.300.000 ruches de France, ils inquiètent en raison de leur augmentation rapide.

René Mounier, apiculteur en Auvergne-Rhône-Alpes, la première région apicole de France, est désemparé: "J’avais 65 ruches et il m’en reste plus parce qu’on me les a volés". Son rucher principal qui se trouve à une heure de route en Isère a été entièrement vidé: "On ne pense pas trop au risque de vol. On pense surtout à préserver notre cheptel à cause des insecticides ou de la météo, et là d’un coup c’est la désolation. Moralement c’est dur, on a du mal à dormir après ça", explique-t-il.

"Une colonie d'abeilles vaut de plus en plus cher"

La raison de cette hausse des vols ? La rareté des essaims d'abeilles, ce qui en augmente leur valeur: "Aujourd’hui, il y a des milliers de ruches qui meurent. Une colonie d’abeilles vaut de plus en plus cher et si c’est la ruche entière c’est 200 à 300 euros donc un marché s’est créé et des gens malhonnêtes se sont mis dessus", explique Gilles Lanio, président de l'Union nationale de l'apiculture française.

Résultat, de plus en plus d'apiculteurs s'équipent contre les vols. Nombre d'entre eux ont investi dans des traceurs GPS fixés aux ruches, qui permettent de les retrouver en cas de vol.

Gwenaël Windrestin (avec G.D.)