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Police-Justice

Il prétendait avoir voyagé sur 22 planètes: le procès de la secte fondée par Etienne Guillé s’ouvre

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Le procès de la secte fondée par Etienne Guillé, un ancien chercheur mort en 2018, s’ouvre ce lundi à Paris.

Des cheveux qui deviennent des antennes cosmiques, des traitements médicaux arrêtés… Le procès de plusieurs responsables d'une secte s'ouvre à Paris, pour abus de faiblesse notamment. Le "Groupement de recherche des énergies vibratoires éternelles et supports vibratoires incorruptibles", c'est une secte qui a vu le jour dans les années 1980. Elle a été fondée par un certain Etienne Guillé, un ancien chercheur du CNRS, agrégé de physiologie et de biochimie, qui avait fini par délaisser les sciences dures pour les sciences occultes. Il prétendait être le sauveur de l'humanité et revenir d'un voyage qui l'avait mené sur 22 planètes pour sauver une race élue...

Le gourou a réussi à fédérer au moins 200 fidèles autour de sa pensée. Des hommes et des femmes fragiles, au profil souvent similaires. Les premiers signalements de proches d'adeptes remontent à 2012. Leur père, mère, mari ou soeur s'isolent du reste du monde, utilisent un pendule jusqu'à 8 heures par jour.

Le gourou est mort

Grâce à ce pendule, ils pensent détecter les mauvais êtres de leur entourage. De mauvais êtres qui s'avèrent souvent être ceux qui s'inquiètent pour eux et dénoncent leur embrigadement. Ils se laissent pousser les cheveux et la barbe pour les hommes. Les poils deviennent des antennes cosmiques, entre le ciel et la terre.

Les fidèles doivent aussi se méfier de tout traitement médical, des cancéreux arrêtent leur chimiothérapie pour boire de l'eau au charbon, des malades chroniques se soignent avec du sérum physiologique... Avec des conséquences dramatiques.

Le gourou, Etienne Guillé, ne sera pas sur les bancs des prévenus ce lundi, au grand dam de la vingtaine de victimes identifiées, puisqu'il est mort en 2018, à 81 ans. Cinq cadres de la secte comparaissent pour abus de faiblesse et exercice illégal de la médecine. Ils encourent jusqu'à 5 ans de prison.

Lucile Pascanet