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Police-Justice

"Ils m'ont mis des coups dans la cuisse": des manifestants dénoncent des actes violents de policiers

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Dans plusieurs villes, tous les soirs, des manifestations sauvages contre la réforme des retraites provoquent des attroupements et des affrontements avec la police. Mais certains manifestants dénoncent des arrestations arbitraires et de la violence de la part des forces de l'ordre.

La Défenseure des droits alerte sur les conséquences des interpellations préventives menées par les forces de l'ordre, alors que les manifestions contre la réforme des retraites se multiplient. Claire Hédon se dit "préoccupée" et "inquiète" par ces arrestations synonymes de privation de liberté.

"Il n'y a pas d'interpellations injustifiées, je ne peux pas laisser dire ça", a déclaré plus tôt dans la journée, ce mardi, le préfet de police Laurent Nuñez. De nombreuses vidéos d’actes violents des forces de l’ordre envers les manifestants et les passants circulent ces derniers jours sur les réseaux sociaux.

Assise sur son lit, la jambe d’Amel lui fait encore mal. Le bleu de plusieurs centimètres sur sa cuisse est encore bien visible.

“J’en ai fait des manifestations, mais jamais on n'a atteint ce niveau de violences”, estime-t-elle.

Lundi, l’étudiante en master est dans le centre de Paris pour manifester. Mais la situation se tend, et elle se retrouve en plein milieu d’une charge de la police. “On se retrouve devant plein d’officiers de police. Ils commencent à sortir leurs matraques et ils mettent des coups dans ma cuisse pour me dire partez. C’était violent”, indique-t-elle.

Des arrestations arbitraires?

D’autres manifestants ont été placés en garde à vue. Et parmi les clients de Maître Ainoha Pascual, certains ont aussi subi des violences.

“Près d’un tiers présente des blessures qui résultent d’interpellations violentes. On est vraiment abasourdi par le nombre et la nature des interpellations qui ont lieu depuis quelques jours”, assure-t-elle.

Des arrestations arbitraires selon l’avocate. Un exemple, deux Autrichiens de 15 ans sont allés en garde à vue alors qu’ils étaient en voyage scolaire. D’après le quotidien Libération, l'ambassade d’Autriche a dû intervenir pour les libérer.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours