"Ils vont pouvoir continuer à fumer leurs pétards": en prison, le nouveau système de sanctions divise

Faut-il employer la méthode douce pour les infractions constatées en prison? Devant le manque de moyens et de personnels pour traiter tous les incidents en prison, le ministère de la Justice veut hiérarchiser les sanctions. Un décret est en cours de rédaction, comme l'ont révélé ce mardi nos confères du Figaro. Très concrètement, à part les incidents graves comme les violences volontaires sur agent ou la mise en danger de la sécurité de l'établissement, il n'y aura pas de poursuite et un système de réparation "alternatif" sera mis en place. Une initiative qui divise le corps pénitentiaire.
Ce qui fait grincer des dents une partie des syndicats, c'est que le trafic de drogue en prison serait désormais couvert par ce système de réparation, jugé plus clément, qui comprend des privations ou des excuses écrites. Un nouveau système qui signe l'échec de l'institution judiciaire pour Wilfried Fonck, secrétaire national du syndicat pénitentiaire UFAP UNSA.
"C’est la fin de l’autorité des personnels à l’intérieur des établissements, dénonce-t-il. Les détenus vont pouvoir continuer tranquillement à fumer leurs pétards en cellule, tout en appelant leurs potes sur leurs téléphones portables. Et au final, ils vont prendre quatre heures de colle."
Des sanctions mieux appliquées?
Aujourd'hui, un rapport d'incident débouche systématiquement sur une sanction disciplinaire pour un détenu. Problème, faute de moyens, cette sanction finit parfois par ne jamais être exécutée. Ces procédures alternatives valables aussi pour les insultes ou les dégradations ont donc toute leur place pour Vincent Le Dimeet, surveillant pénitentiaire, membre du syndicat SNEPAP FSU. "Elles seront déjà plus visibles et plus facilement traitées, plus rapidement", souligne-t-il.
En 2022, d'après le ministère de la Justice, 40% des détenus ont reçu au moins un compte-rendu d'incident pendant l'année.