Incendie mortel à Nice: un troisième suspect interpellé et placé en garde à vue

Un des trois suspects activement recherché dans l'enquête sur l'incendie criminel à Nice qui a fait sept morts la semaine dernière, a été interpellé et placé en garde à vue selon le parquet de Nice, confirmant une information de Nice Matin. Deux suspects ont déjà été mis en examen. Deux autres personnes sont toujours activement recherchées par les enquêteurs.
La vaste enquête lancée après l'incendie a permis de confirmer qu'il s'agissait d'un incendie criminel lié à "un conflit sur fond de trafic de stupéfiants", avec lequel les victimes n'avaient aucun lien, et d'identifier cinq jeunes hommes âgés de 17 à 25 ans résidant habituellement dans le département ou en région parisienne.
Trois d'entre eux sont soupçonnés d'avoir pénétré dans l'immeuble pour mettre le feu à la cage d'escalier et deux autres d'avoir été dans la voiture qui les a conduits. Trois départs de feu au 1er, 2e et 3e étages, avec des produits accélérateurs, ont été relevés. Mais les flammes ont surtout sévi au 7e et dernier étage, où un appel d'air a provoqué un violent embrasement dans l'appartement d'une famille d'origine comorienne, faisant sept morts dont trois enfants de cinq, sept et 10 ans et un adolescent de 17 ans.
Le conducteur de la voiture s'est présenté dès le 18 juillet et l'un des incendiaires présumés, qui portait des traces de brûlures aux jambes, a été interpellé dimanche en région parisienne. Tous deux étaient connus des services de police pour des faits mineurs.
Une marche blanche prévue ce mercredi
Ils ont été mis en examen mardi et placés en détention provisoire dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en particulier pour "destruction volontaire par incendie en bande organisée ayant entraîné la mort". Ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité.
Au-delà de l'interpellation des trois derniers suspects, "les investigations devront aussi viser, identifier et rechercher de possibles donneurs d'ordres", avait insisté le procureur de la République, Damien Martinelli lundi lors d'un point presse.
Classé "politique de la ville", le quartier des Moulins, dans l'ouest de Nice, compte environ 8000 habitants. Il a fait l'objet de vastes programmes de rénovation ces dernières années, mais beaucoup d'immeubles restent vétustes, tandis que les points de vente de stupéfiants y prospèrent, suscitant les convoitises.
Une marche blanche prévue ce mercredi dans le quartier a finalement été annulée et remplacée par un temps de recueillement et d'hommage organisé samedi après-midi avec le concours de la mairie.