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Indignation en Haute-Savoie après la relaxe en appel d’un directeur d'école, jugé pour agressions sexuelles sur des mineurs

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TEMOIGNAGES RMC - Poursuivi pour agressions et exhibitions sexuelles sur 19 élèves de petite section entre septembre 2015 et novembre 2016, un directeur d'école a été pour la seconde fois relaxé par a cour d'appel de Chambéry, confirmant le jugement de première instance.

Jugé en appel pour agressions sexuelles, l'ancien directeur de l'école de Cornier (1200 habitants) en Haute-Savoie, a été à nouveau relaxé jeudi. Il était poursuivi pour agressions et exhibitions sexuelles sur 19 élèves de petite-section entre septembre 2015 et novembre 2016, mais la cour d'appel de Chambéry a confirmé le jugement de première instance.

La cour a notamment émis des doutes sur la manière dont la parole des jeunes enfants a été recueillie lors de l'enquête. Elle souligne également "l'absence de témoin direct des faits" et "de tout élément matériel" permettant d'incriminer l'enseignant âgé aujourd'hui de 53 ans.

Du côté des parents, c'est la colère, l'écœurement et l'incompréhension qui dominent:

"Nos enfants sont les citoyens de demain. Comment voulez-vous qu'ils puissent respecter la loi et faire preuve de civisme quand on les bafoue. Leur parole est totalement bafouée. J'aime mon pays mais là honnêtement, j'ai honte de la France", raconte à RMC Sarah, la maman de l'un de ces 19 enfants, une petite fille, aujourd'hui âgée de 7 ans.

"Une gendarme a fait pression sur les enfants"

Cette écoute des enfants par la justice est aujourd'hui au centre des débats. Car l'avocat de la défense Sylvain Cormier, avance lui aussi cet argument. Pour lui, les enfants ont toujours dit qu'il n'y avait pas eu d'agressions sexuelles ou de viol:

"Quand vous regardez ce que disent les enfants aux gendarmes, vous comprenez qu'il ne s'est rien passé. On a tellement craint qu'il se soit passé quelque chose, qu'une gendarme en particulier a fait pression sur les enfants. Elle a pu obtenir de certains enfants dans ces conditions-là, des accusations qui n'ont jamais été confirmées. Les adultes n'étaient plus en capacité d'entendre les enfants", assure-t-il.

Les familles pourraient se pourvoir en cassation, elles prendront une décision après s'être entretenu avec les avocats. Le directeur d'école et son avocat étaient eux absents au moment de l'énoncé de l'arrêt de la Cour d'appel de Chambéry.

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Rémy Ink (avec Guillaume Dussourt)