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INFO RMC. 542 personnes ont tenté de traverser la Manche au départ de Dieppe en 2024

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542 migrants ont tenté la traversée de la Manche en 2024 au départ de Dieppe en Seine-Maritime. Chiffre d'autant plus parlant qu'en 2023, aucune tentative n'a été enregistré depuis cette commune. La Normandie, prisée des passeurs, est le nouveau point de départ en direction de l'Angleterre pour des migrants.

542 personnes ont tenté de traverser la Manche au départ de Dieppe l'an dernier. Il n'y en avait eu aucune en 2023 selon des chiffres donnés par la Préfecture de Seine-Maritime.

Cette brutale augmentation est l’une des conséquences de la surveillance accrue sur le littoral à Calais. Les migrants ne se cantonnent plus au littoral du Nord pour rejoindre l'Angleterre.

De nouvelles routes migratoires émergent, beaucoup plus au sud et la Normandie, est désormais particulièrement prisée des passeurs.

À Dieppe, en Seine-Maritime, les nouveaux sentiers empruntés par les passeurs, ont un nom : “les valleuses”, de petites routes boisées, taillées entre les falaises, et qui plongent directement dans la mer.

“On peut difficilement faire plus discret dans la région Dieppoise”, confie Thierry Patinaux, président d’une association d’aide aux migrants.

“Là, on est à environ à 120 km des côtes anglaises. Il faut compter à minima une dizaine d’heures. Et il faut savoir qu’après quelques kilomètres vous ne voyez ni la côte française, ni la côte anglaise. Franchement, c’est criminel”, appuie-t-il.

46 migrants secourus depuis janvier

Ces derniers mois, la moitié des tentatives ont échoué. “Ça, c’est le reste d’une embarcation pneumatique qui faisait 8 mètres de long”, montre-t-il. Depuis janvier, 46 migrants ont été secourus. Un rythme que ces sauveteurs ont du mal à suivre sur leur bateau vieux de 30 ans. “Nous, notre bateau est en plein redimensionnement si on peut appeler ça comme ça”, indique Benoît.

Ce qui pousse Benoît, sauveteur, à réaménager le vestiaire de l’équipage pour augmenter la capacité d’accueil.

“Que ce soit du matériel de sauvetage en plus, du matériel de secourisme en plus et également de la place pour accueillir les gens parce qu’il faut savoir qu’ici, on a des chauffages, ce qui peut être très pratique quand on a des gens en situation d’hypothermie assez avancée”, appuie-t-il.

Avec l’augmentation des tentatives de traversées, ces sauveteurs en mer viennent aussi à manquer de bras. Ils ne sont que 24 pour assurer 70.000 heures de permanence chaque année.

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours