"J’ai tout perdu": pourquoi les influenceurs Marc et Nadé Blata sont visés par des plaintes

La fin d’un règne pour les “Balkany de Dubaï”? Si l’on est encore loin d’une condamnation judiciaire, le couple d’influenceurs Marc et Nadé Blata est au centre de l’attention depuis le 23 janvier, après l’annonce de deux plaintes collectives contre X visant notamment les pratiques prétendues trompeuses du tandem.
Le duo d'influenceurs, qui totalise près de sept millions d’abonnés sur Instagram, est accusé par les plaigants d’avoir procédé à des arnaques en faisant la promotion de pratiques trompeuses de trading de cryptomonnaies. Les plaignants ciblent aussi une possible arnaque à l’achat de NFT, vantée par Marc Blata.
Le 23 janvier, ce sont donc deux plaintes distinctes qui ont été déposées. La première, contre X, vise la plateforme Animoon dans le cadre d’une possible arnaque aux NFT. La seconde plainte, contre X aussi, vise le couple d’influenceurs ainsi que le réseau qui leur permet de ne pas agir seuls.
Un système de commission à l’inscription
Dans ses publications sur les réseaux sociaux, Marc Blata vante quotidiennement ses talents de tradeurs en affirmant imiter les meilleurs dans le domaine. Cette vitrine, l'influenceur la met directement à profit en incitant ses abonnés à suivre ses conseils de placement sur la plateforme.
Grisé par la promesse d'argent facile, Slim, un ancien abonné de Marc Blata, finit par craquer et commence à suivre les conseils de l’influenceur.
“Evidemment, je n’y connaissais rien en trading. J’ai déposé, en tout, 1.500€. J’ai continué, sauf que le quatrième ou le cinquième jour, j’ai tout perdu. La malhonnêteté, c’est ce que je leur reproche le plus”, explique cet ancien abonné s’estimant floué par le couple.
Face à ce type d’accusation, Marc Blata se défend en expliquant à ses abonnés qu'ils n'ont simplement pas bien suivi ses conseils de placement. Mais en simultané, l’influenceur continue de s'enrichir grâce à un système de parrainage sur la plateforme d’achat et de vente de cryptomonnaies.
En résumé, chaque nouvelle inscription rapporte une commission supplémentaire au couple d'influenceur. La combine se décline aussi sous forme d'achat de NFT, des oeuvres d'art virtuelles, dont les acheteurs ne verront en fait jamais la couleur.
Pour Maitre Alexandre Dakos, l'avocat défendant les intérêts de certaines victimes dans ces affaires, l’objectif est désormais simple. “Aujourd’hui, ce qu’on réclame, c’est la condamnation pénale de tout ce réseau d’influenceurs. Mais aussi bien sûr, la restitution des fonds qui ont été dérobés à nos victimes. Les victimes ne pouvaient pas gagner les sommes qui avaient été promises par les influenceurs”, estime l’avocat. Selon ce dernier, le préjudice total de l’entourloupe avoisine les 6 millions d'euros.
Droit de réponse
J'interviens ici en ma qualité de consité de Conseil de Madame et Monsieur BLATA qui ont fait l'objet d'un article paru dans votre journal en ligne.
Cet article indique que mes clients ont fait l'objet d'une plainte pour escroquerie et abus de confiance en promouvant des plateformes de trading en ligne et d'investissement dans des NFT.
Mes clients précisent qu'ils ne détiennent aucun lien capitalistique avec les sociétés dont ils ont fait la promotion, qu'on leur a présenté comme viables mais dont les activités comportent un aspect spéculatif.
Madame et Monsieur BLATA sont en mesure de démontrer qu'ils ont informé avec une très grande clarté des risques que comportent les investissements sur ce type de plateformes.
Madame et Monsieur BLATA ont toujours eu conscience que leur audience leur impose un devoir de transparence et de vigilance sur la nature et le contenu des produits et services dont ils font la promotion.
Ils n'ont par conséquent commis aucun fait susceptible de constituer une infraction pénale tel que cela a été restitué dans votre média par leurs activités promotionnelles et ont déposé plainte pour dénonciation calmonieuse à l'encontre de tous ceux qui ont porté ces accusations inexactes et dénuées de fondement juridique.
Me Alexandre Lazarègue, avocat spécialisé en droit du numérique. Paris, le 15 février 2023