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Police-Justice

"Je comprends la colère": homme tué et découpé dans l'Aveyron, les regrets de l'accusé au procès

Voiture de police devant un palais de justice (photo d'illustration)

Voiture de police devant un palais de justice (photo d'illustration) - AFP

Accusé d'avoir séquestré, tué, puis découpé le cadavre d'une de ses connaissances qui vivait isolé dans l'Aveyron, un pizzaïolo de 58 ans, a reconnu lundi avoir commis "une folie qui n'aurait jamais dû avoir lieu", au premier jour de son procès d'assises à Rodez.

Un pizzaïolo de 58 ans, a reconnu lundi avoir commis "une folie qui n'aurait jamais dû avoir lieu", au premier jour de son procès d'assises à Rodez. Il est accusé d'avoir séquestré, tué, puis découpé le cadavre d'une de ses connaissances qui vivait isolé dans l'Aveyron. "Je ne comprends pas comment cela a pu arriver et pourtant c'est arrivé", a dit le principal accusé, allure de retraité sans histoire, cheveux blancs courts et pull rayé, qui comparaît avec sa compagne et un complice plus jeune.

Fin janvier 2023, l'accusé qui avait ouvert quelques mois plus tôt sans grand succès un camion de restauration ambulante avec sa compagne, s'était rendu chez une connaissance, Georges Meichler, 60 ans, dit "Diego", avec l'idée de lui dérober du cannabis qu'il cultivait et de l'argent, près de sa petite maison sans eau ni électricité, au milieu des bois de Brasc, dans le sud de l'Aveyron.

Quelques morceaux du corps calciné retrouvés

A la barre de la cour d'assises, il a expliqué avoir "présumé" que "Diego" vendait ce qu'il produisait et qu'il avait donc de l'argent. Avec son complice, ce soir de fin janvier 2023, il bâillonne, ligote et frappe la victime qui décède du traitement infligé.

Dans les jours qui suivent cette expédition, il découpe le corps, assisté selon l'accusation de son complice et de sa compagne, avant de cuire les morceaux puis de les brûler dans le poêle à bois et le jardin de la victime. Seuls quelques morceaux calcinés seront retrouvés et ce seront des restes de dents qui permettront son identification.

"Je comprends la colère et le dégoût"

"Je n'ai pas de mots pour exprimer ma culpabilité, mes regrets, je comprends la colère et le dégoût que je peux évoquer", a déclaré le principal accusé, son complice, âgé de 27 ans, affirmant en ouverture des débats n'avoir "rien à ajouter" aux faits exposés tandis que sa compagne, une femme de 45 ans, niait, d'une voix traînante, avoir participé aux faits de séquestration et d'atteintes au cadavre de "Diego".

Ce dernier a été décrit lundi matin comme un homme "gentil", "solitaire", "loin des conventions sociales et proche de la nature", par les témoignages évoqués par une enquêtrice de personnalité. Fin connaisseur des plantes, joueur de pétanque et de guitare, la victime était père de trois enfants, "aimant", selon l'une de ses filles, même s'il avait des difficultés à assumer son rôle de père. Le verdict est attendu jeudi.

SG avec AFP