RMC

"Je veux les confronter à l'horreur qu'ils ont créé": au procès du 13-Novembre, au tour des victimes de témoigner

Sophie Parra a été blessée au Bataclan. Elle raconte à RMC qu'elle s’adressera directement aux accusés.

C'est désormais aux victimes de venir témoigner au procès des attentats du 13-Novembre, à partir d’aujourd’hui et pour cinq semaines. Ils seront environ 300 rescapés et proches de victimes à s'avancer à la barre de l'immense salle d'audience construite spécialement pour le procès.

Un moment crucial pour tourner la page et tenter de raconter publiquement parfois l’inexplicable.

>> A LIRE AUSSI - "On connaît notre devoir, secourir les gens, quel que soit le risque": le récit du premier policier à être entré dans le Bataclan le 13-Novembre

Parmi ces victimes, il y a Sophie Parra, 37 ans, qui a reçu deux balles de kalachnikov au Bataclan. Son témoignage est prévu le 12 octobre devant la cour d’assises spéciale.

“C’est pour me retrouver face à mes bourreaux, pour, si j’en ai l’occasion, pouvoir les regarder droit dans les yeux et leur dire l’enfer qu’est devenue ma vie depuis six ans que ce soit sur le plan psychologique, sur le plan médical. Pouvoir à l’horreur qu’ils ont créé. Ça va me permettre de tout sortir. Pour moi, ce n’est pas le procès, c’est la dernière étape de la reconstruction après il n’y aura plus rien. Peut-être que j’espère que nos regards se croisent et si ce n’est pas moi, j’espère que quelqu’un d’autre les fera craquer. Parce que c’est ce que j’espère, qu’ils craquent, qu’on voit qu’en fait derrière toutes leurs armures, ce sont juste des êtres humains, très médiocres”, indique-t-elle.

Le président de la cour d'assises spéciale, qui juge 20 accusés, a prévu d'entendre une quinzaine de victimes des attentats chaque jour. D'abord ceux qui étaient autour du Stade de France, puis ceux des terrasses, et enfin ceux du Bataclan. 

Jean-Baptiste Bourgeon avec Guillaume Descours