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Police-Justice

"L’avocate du diable": qui est Béatrice Zavarro, qui défend Dominique Pelicot?

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Maître Béatrice Zavarro, l’avocate du Dominique Pelicot, a marqué les esprits lors du procès des viols de Mazan. Au deuxième jour du procès en appel, portrait de la femme qui a accepté de "Défendre l’indéfendable".

L’avocate du diable. C’est ainsi qu'est surnommé Béatrice Zavarro depuis qu'elle défend Dominique Pélicot, l’homme qui a organisé et commis des centaines de viols sur son ancienne épouse Gisèle Pélicot. Il purge aujourd'hui une peine de 20 ans de réclusion, mais Béatrice Zavarro est toujours à ses côtés.

L'avocate a choisi le titre "Défendre l’indéfendable" pour son livre. Entre les pages, elle rappelle que la base de la justice en France est que chacun a le droit d’être défendu. Et précise qu’elle n’est pas là pour apprécier son client, mais pour le défendre. C’est l’homme, le criminel, qu’elle défend, pas ses crimes.

Seule contre tous

Béatrice Zavarro a prêté serment en 1996 après ses études de droit à Aix en Provence. Avec presque 30 ans d’expérience, elle a déjà participé à de grands procès. Elle défendait Christine Deviers Joncour dans l’affaire Elf notamment, une affaire d’État.

Mais avec le procès Pélicot, l'avocate est passée dans une autre dimension. Une affaire dont on ne ressort pas indemne, même physiquement : pendant l’instruction du dossier, elle a été victime d’un tassement des vertèbres et a perdu 5 cm. Elle ne fait plus qu’1 mètre 45 aujourd’hui.

Béatrice Zavarro travaille seule dans son bureau proche du Vieux Port à Marseille, la ville où elle est née. Et elle ne se laisse pas impressionner. Elle a été insultée et a reçu des menaces, mais elle retient aussi les messages de soutien de ses confrères qui soulignent sa dignité et son courage. L’avocate a fait forte impression.

La femme qui a défendu Dominique Pelicot

Béatrice Zavarro restera sans doute à jamais l’avocate qui a défendu Dominique Pélicot. Elle le défendra sans doute dans d’autres affaires : la fille de Dominique Pélicot a porté plainte contre son père pour viol, et il est aussi au cœur de deux anciennes affaires.

Alors elle se prépare, sur tous les fronts. Et quand elle a besoin de souffler, elle part marcher. C’est comme ça qu’elle retrouve le calme. Ou aux côtés de son compagnon qui est resté près d’elle pendant tout le procès des viols de Mazan. Certains croyaient même que c’était son garde du corps.

Virginie Phulpin avec LAM