L'Etat condamné pour "faute lourde" dans l'affaire Estelle Mouzin?

La justice doit rendre sa décision ce mercredi après-midi après avoir été saisie par le père d'Estelle Mouzin, disparue en janvier 2003, et dont le corps n'a jamais été retrouvé. Il aura fallu attendre 17 ans pour que le tueur en série, Michel Fourniret, avoue les faits avant de mourir l'année suivante. Un temps infiniment long pour la famille de la victime qui réclame aujourd'hui que la responsabilité de l'Etat soit reconnue.

L'État sera-t-il condamné pour "faute lourde" dans l'affaire Estelle Mouzin? C'est ce mercredi que la justice doit rendre sa décision. Le père de la fillette, disparue en janvier 2003 à Guermantes, en Seine-et-Marne, et dont le corps n'a jamais été retrouvé, avait assigné l'État en pointant sa responsabilité dans le fiasco de cette enquête.

Le portrait du jour : Eric Mouzin - 03/09

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Après des années d'impasse judiciaire, c'est une juge du "pôle cold case" qui avait repris le dossier et finit par obtenir les aveux du tueur en série Michel Fourniret, décédé depuis sans être jugé.

Pour Eric Mouzin, dès le début de l’enquête, la piste Fourniret n’a pas été suffisamment exploitée par les enquêteurs. Mais surtout, selon lui, la dizaine de juges d’instruction successifs n’a jamais eu les moyens de réellement faire avancer le dossier.

“Ils ne le diront jamais, mais certains juges nous avaient laissé entendre qu’ils n’avaient pas pris connaissance du dossier et qu’ils n’avaient ni le temps ni l’envie de s’investir dans l’instruction du dossier”, assure-t-il.

Une série de "fautes lourdes"

Le père d’Estelle Mouzin estime donc qu’il y a une responsabilité de l’Etat dans la gestion de cette enquête. Une série de “fautes lourdes”, complète son avocat, Me Didier Seban, pour qui cette requête va au-delà de l’affaire Estelle Mouzin.

“La démarche d’Eric Mouzin est de dire, ‘je viens plaider pour ce qui est arrivé à ma fille', 20 ans de batailles tous les jours, de médiatisation pour savoir ce qui était arrivé à Estelle. Mais c’est d’abord pour toutes les autres familles qui attendent que ces meurtres soient élucidés”, appuie-t-il.

Dans cette affaire Mouzin, l’Etat pourrait bien être condamné ce jeudi après-midi, car lors de l’audience, en juin dernier, toutes les parties ont reconnu qu’il y avait eu faute dans ce dossier.

Guillaume Biet avec Guillaume Descours