La DRH de Charlie Hebdo exfiltrée de son domicile après des menaces: qui est Marika Bret?

LE PORTRAIT DE POINCA - La directrice des ressources humaines de Charlie Hebdo a été exfiltrée de son domicile en raison de menaces jugées sérieuses, en plein procès des attentats de janvier 2015, a-t-elle expliqué lundi dans une interview à l'hebdomadaire Le Point. Nicolas Poincaré dresse son portrait sur RMC.

En plein procès des attentats de janvier 2015, elle a dû quitter son domicile a la suite de nouvelles menaces.

C'était lundi dernier. Les officiers de police qui protègent Marika Bret depuis 5 ans la préviennent qu’ils viennent de recevoir de nouvelles menaces. Ce n’est pas très surprenant. Depuis l’ouverture du procès et depuis la republication par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet, les menaces sont très nombreuses.

Mais lundi dernier, elles sont suffisamment précises et circonstanciées pour que les policiers demandent à la collaboratrice de Charlie Hebdo de quitter son domicile dans les 10 minutes. Ce qu’elle a fait. “C’est violent” dit-elle. Abandonné en 10 minutes une partie de son existence, tout en sachant que je ne pourrais pas revenir.

En plein procès, elle a été expulsée de son dernier espace de quiétude. Elle a rendu public ces menaces et cette fuite obligée dans une interview au Point hier pour que l’on sache le niveau de tension qui entoure toujours cette affaire

Marika Bret, on la présente effectivement comme la DRH de Charlie. C’est surtout une des gardiennes du temple. Et gardienne de la mémoire de Charb, le directeur du journal, celui que les frères Kouachi cherchaient en priorité, celui qui a reçu le plus de balles. Charb qui a longtemps été le compagnon de Marika Bret.

Aujourd’hui elle fait jouer la pièce tirée du livre de Charb: “Lettre ouverte aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes”.

Et elle dénonce ceux qui s’opposent à sa représentation. Des syndicats étudiants, comme l'Unef ou Sud Solidaire. Le président de la fac de Lille, ou bien ceux qui comme Jean-Luc Mélenchon accuse Charlie d'être un journal raciste. 

Elle avait un moment quitté le journal avant d’y revenir au lendemain des attentats. Cela veut dire que depuis 5 ans, elle travaille dans des locaux dont elle n’a pas le droit de donner l’adresse, elle y rentre en passant par un sas de sécurité. Elle travaille derrière des vitres blindées. Et le soir quand elle rentre chez elle, elle est accompagnée de policiers armés qui montent la garde. Sauf quand ils lui donnent 10 minutes pour abandonner sa maison…

Nicolas Poincaré