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La mère de Clément Méric ne se réjouit pas du verdict et appelle à combattre l'extrême droite

Deux ex-skinheads impliqués dans la mort du militant antifasciste Clément Méric, tué lors d'une rixe en 2013 à Paris, ont été condamnés vendredi à des peines de 7 et 11 ans de prison vendredi. Sa mère témoigne et ne se réjouit pas de cette nouvelle.

11 et 7 ans de prison. Voilà les deux peines prononcées contre les deux principaux accusés poursuivis pour des coups mortels ayant entraîné la mort de Clément Méric en 2013 lors d'une rixe entre skinheads d'extrême droite et antifascistes.

La peine la plus lourde a été infligée à Esteban Morillo, qui a reconnu être l’auteur des coups mortels. Samuel Dufour, qui a participé à la rixe, mais n’a pas touché Clément Méric, a été condamné à 7 ans. Leurs deux avocats ont décidé de faire appel. Le troisième accusé, dont il a été prouvé qu’il n’avait donné aucun coup dans cette bagarre, a quant à lui été acquitté.

"Ce qui importe aujourd'hui c'est de continuer à lutter contre tout ce qui fait le terreau de l'extrême droite"

Après le verdict, son père Paul-Henri Méric a fait part de son relatif soulagement, notamment du fait que son fils ne soit pas considéré comme un agresseur. "Il y a des agresseurs et des agressés. Ils n'ont pas été renvoyés dos-à-dos contrairement à ce qui a été trop souvent dit ces dernières années".

De son côté, Agnès Méric, la mère de Clément Méric, a livré un message beaucoup plus politique. Elle ne s’est pas réjouie de la peine prononcée, et a plutôt appelé à combattre l’extrême droite.

"Pour nous c'est une responsabilité morale collective. Ceci étant, l'incarcération ce n'est jamais une victoire. Nous considérons que ce qui importe aujourd'hui c'est de continuer à lutter contre tout ce qui fait le terreau de l'extrême droite. C'est à dire les inégalités, le déficit d'éducation et le manque de solidarité."
Marie Régnier (avec J.A.)