"La réaction de Gérald Darmanin est dégueulasse": la colère de l'avocate de Michel Zecler, tabassé par des policiers à Paris
La colère. Après la révélation des images du passage à tabac d'un producteur de musique dans son studio parisien par des policiers, samedi soir, Gérald Darmanin a annoncé jeudi soir qu'il demanderait "la révocation" des agents que l'on découvre dans les vidéos de surveillance.
Quatre policiers ont ainsi été suspendus de leurs fonctions et Gérald Darmanin a demandé leur révocation après le tabassage d'un producteur de musique, documenté par une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, en pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l'ordre en opération.
Invité du 20h de France 2, le ministre de l'Intérieur a estimé que ces policiers "avaient sali l'uniforme de la République". Trois des policiers mis en cause ont été suspendus à titre conservatoire dans l'après-midi et le préfet de police de Paris a demandé la suspension d'un quatrième, qui devrait être décidée par le Directeur général de la police nationale. Le parquet de Paris a ouvert en outre une enquête contre les fonctionnaires.
"Lorsqu'il y a des gens qui déconnent..."
Les images des violences contre le producteur "sont extrêmement choquantes", a déclaré Gérald Darmanin. "Dès que j'ai pris connaissance de ce qui s'était passé, j'ai demandé la suspension de ces policiers. Dès que les faits seront établis par la justice, je demanderai la révocation de ces policiers", a poursuivi le ministre.
"Lorsqu'il y a des gens qui déconnent, ils doivent quitter l'uniforme. Ils doivent être sanctionnés. Ils doivent quitter ce travail. Ils doivent être punis par la justice", a affirmé Gérald Darmanin.
Une phrase qui a particulièrement marqué l'avocate de Michel Zecler, qui était l'invitée d'Apolline de Malherbe, en direct sur RMC, vendredi matin:
"Je trouve ça scandaleux. Ils n'ont pas déconné. Ce mot est quelque peu trivial, surtout compte-tenu de son statut de ministre et surtout compte-tenu de la vidéo que l'on a tous pu voir, de la violence du choc. Je ne trouve pas cela suffisant. Je vais reprendre son ton trivial: c'est dégueulasse. 'Déconner', c'est dégueulasse. Les policiers n'ont pas déconné, ils ont commis des infractions, en l'occurrence des violences. Ce sont des délinquants. Un gamin déconne dans un cour de récré... Eux, agressent, eux entrent en tout illégalité au sein de la société de mon client, eux injurient de manière raciale - ils ont traité de 'sale nègre' mon client. Ce sont des délinquants" a plaidé Me Hafida El Ali sur RMC.
Quelques instants plus tard, sur RMC, Me Hafida El Ali a confié que des policiers se sont également dits "choqués" par cette scène: "Un officier m'a dit qu'en 29 ans de carrière, il n'avait jamais vu ça". Et de préciser: "S'il n'y avait pas eu ces images, mon client serait en détention aujourd'hui".