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La station de La Clusaz a pompé illégalement de l'eau de source pour faire de la neige artificielle

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La station de La Clusaz dans le viseur d'une enquête de l'office national de la biodiversité. En cause le pompage illégal d'une eau de source pour fabriquer de la neige artificielle. Une eau captée pendant plus de 20 ans sans autorisation.

La station de ski de la Clusaz, dans les Alpes, épinglée pour un pompage illégal d'eau de source. Une enquête de l'Office national de la biodiversité révèle que la station de ski a capté cette eau sans aucune autorisation pendant 23 ans, pour créer de la neige artificielle.

Une affaire qui fait tache alors que la station doit accueillir une partie des Jeux olympiques d'hiver en 2030.

Ce pompage, exclusivement destiné à la neige artificielle, a commencé en 2000, dans la source du Lachat. Les volumes prélevés ne sont enregistrés que depuis 2014, avec l'installation d'un compteur, et pourtant cela reste énorme. En 9 ans, plus de 135.000 m3 d’eau ont été pompés soit l'équivalent de 54 piscines olympiques. Le tout, sans jamais le déclarer.

Pas de volontée de dissimulation selon la maire de La Clusaz

Pourtant, La Clusaz a eu plusieurs occasions de le faire, selon l'Office Nationale de la biodiversité. Des pratiques illégales, alors même que les ressources en eau s'amenuisent, s'indigne Fiona Mille, présidente de l'association Mountain Wilderness.

“On a trop prélevé par rapport à la capacité et en plus hors des périodes. On est totalement incohérent avec les enjeux liés à l’eau. Est-ce que ce n’est pas une façon de prolonger un système qui est à bout de souffle en disant allez on continue même si on va dans l’illégalité”, déplore-t-elle.

La mairie de La Clusaz, elle, se défend. “Aucune irrégularité n’a été volontairement cachée”, explique-t-elle dans Le Parisien. Elle assure que toutes les installations illégales sont désormais hors service. La peine encourue est 75.000 euros d’amende pour “exploitation sans autorisation d’une installation ou d’un ouvrage nuisible à l’eau ou au milieu aquatique”.

Lucas Lauber avec Guillaume Descours