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"Il va falloir qu'ils se mettent au boulot": en coulisses, les JO 2030 sont loin de faire l'unanimité

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La candidature des Alpes françaises aux Jeux olympiques d'hiver 2030 est la seule retenue par le CIO. Ce qui n'écarte pas de grands doutes en coulisses autour de ce dossier, du possible manque de neige en 2030 aux logements, en passant par les transports et les infrastructures.

Manque de conviction, dossier bouclé à la va-vite... Les reproches sont nombreux dans l'opposition à Renaud Muselier et Laurent Wauquiez concernant la candidature de la France aux JO d'hiver 2030.

Le dossier des Alpes françaises est le seul retenu par le Comité international olympique. Mais derrière l'unité affichée par les deux présidents de région qui portent le projet (Renaud Muselier pour Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Laurent Wauquiez pour Auvergne-Rhône-Alpes), il y a des doutes sur cette candidature.

La réflexion n'a commencé qu'au début de l'été, mais voilà la France seule en piste désormais. "Il va falloir qu'ils se mettent au boulot", ironise une élue sceptique des Alpes-Maritimes. "Personne n'y croit, même dans la majorité", insiste-t-elle. "On nous engage sans discussions, sans rien, c’est irresponsable", tacle une autre en Rhône-Alpes, qui veut un référendum populaire sur la question.

Les indiscrets : Les JO d'hiver ne font pas l'unanimité dans les Alpes - 30/11
Les indiscrets : Les JO d'hiver ne font pas l'unanimité dans les Alpes - 30/11
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Les infrastructures existantes inadaptées?

Problème démocratique et lobbying insistant. Dans les Hautes-Alpes, notamment, certains élus racontent avoir été appelés pour signer la tribune qui dit: "Oui aux JO d'hiver 2030".

"Je ne veux pas qu’on identifie ma commune, souffle l'un d'eux, opposé aux Jeux olympiques. Je sais qu'on va nous le faire payer". Il explique l'autocensure et la dépendance des petites communes aux financements de la région.

Les deux régions candidates ont promis de s'appuyer sur des infrastructures existantes. "Elles ne sont plus adaptées!", s'insurge un sportif. Le tremplin de Courchevel? Exposé sud: il n'y aura pas de neige en 2030. La Clusaz? Pas faite pour accueillir un rassemblement de cette dimension.

"Tous les transports, c'est compliqué" répètent de leur côté les écologistes, qui s'inquiètent aussi des logements pour les délégations, les médias, les visiteurs: où va-t-on les mettre? Une crainte de bétonnisation et une conclusion amère: pour eux, les JO, c'est un peu de notoriété pour beaucoup de dettes et de dégâts sur l'environnement.

Marion Gauthier (édité par J.A.)