Le chirurgien accusé de pédophilie comparaît aux assises ce vendredi
Il est soupçonné de centaines d'abus sexuels sur mineurs pendant 30 ans de carrière. Joël Le Scouarnec, 69 ans, comparait ce vendredi à partir de 9 heures devant la cour d'assises de la Charente-Maritime à Saintes dans un premier volet de l’affaire.
Il est accusé d'abus sexuels et de viols par quatre victimes mineures à l'époque - deux de ses nièces et une patiente, toutes désormais majeures, et surtout la fille de ses voisins à Jonzac (Charente-Maritime), qui l'avait dénoncé en 2017. Depuis ce jour le chirurgien à été placé en détention.
A-t-il bénéficié du silence de ses proches ou de ses collègues ?
C'est grâce au témoignage de cette fillette âgée de 6 ans au moment des faits, que les enquêteurs ont pu lever le voile sur près de 30 ans d'actes pédophiles présumés du chirurgien, des actes relatés dans des carnets découverts lors d'une perquisition.
L’enquête se poursuit sur ce volet de l’affaire, jusqu’ici les enquêteurs ont identifiés 349 victimes présumées du chirurgien à l’aide de ces carnets. Comment Joel le Scouarnec, chirurgien pédiatrique au contact d’enfants, déjà condamné en 2005 pour détention d’images pédopornographiques, a-t-il pu agir pendant aussi longtemps ? A-t-il bénéficié du silence de ses proches ou de ses collègues ? C’est l’un des grands enjeux de ce procès.
Pour les parents de la fillette l’enjeu est surtout de briser l’omerta qui a entouré Joël Le Scouarnec pendant près de 30 ans. "Notre fille de 6 ans a fait tomber l’un des plus grands pédophile de l’histoire… Comment a-t-il pu agir si longtemps?", demandent-ils.
Procès à huis clos?
Sa famille était-elle au courant ? Ses collègues médecins ont-ils gardé le silence ? Ils attendent également des réponses au nom des 349 victimes présumées de Joël le Scouarnec.
Sur le banc des parties civiles, il y aura aussi deux nièces du chirurgien agressées sexuellement par leur oncle. Mineures à l’époque des faits leurs avocats ont d’ores et déjà demandé un procès à huis clos.
Idem pour l’avocat de Joël Le Scouarnec qui craint que des débats publics alimentent un acharnement sur son client. Les parents de la fillette réclament eux toute la transparence. Un huis clos, ce serait le protéger une nouvelle fois disent-ils.