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Le ministre n'aurait pas organisé cette opération de police, vous auriez quand même gueulé!: échange tendu entre une députée et les Grandes Gueules

Députée de Grenoble, Emilie Chalas n'a que moyennement apprécié les critiques des Grandes Gueules, qui ont dénoncé une opération de communication après une descente de police dans un quartier de la ville. Deux jours plut tôt, des trafiquants de drogue du Mistral avaient été filmés lourdement armés et cagoulés.

La réaction ne s'est pas faite attendre mais n'a peut-être pas eu l'effet escompté. Après la diffusion de vidéos montrant des trafiquants de drogue cagoulés et lourdement armés dans un quartier de Grenoble, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a sommé le préfet d'agir.

Mais l'opération de police dans le quartier du Mistral où les images ont été filmées n'a pas permis de saisir des armes ou d'interpeller des trafiquants. A tel point que le maire de la ville Eric Piolle (EELV) a dénoncé un coup de communication du gouvernement. Une opération qui a aussi fait réagir dans les "Grandes Gueules". Jacques Maillot a qualifié Gérald Darmanin de "speakerine", s'interrogeant sur la volonté réelle du gouvernement à vouloir reprendre le contrôle de ces zones.

Des propos qui n'ont pas vraiment plu du côté de la majorité: "La police ou le ministre ne serait pas intervenu vous auriez quand même gueulé! comme vous l'avez fait ce matin!", a lancé Emilie Chalas député LREM de Grenoble remontée contre les "Grandes Gueules". 

"Il faut entrer en guerre"

"Il y a eu une action hier soir à Grenoble et on sait que ce n'est pas dans ces moments de communication ou de re-possession du territoire et du bien commun que se passe le véritable travail d'enquête contre les stup'. Oui il faut agir, on sait qu'il y a des quartiers concernés à plusieurs endroits à Grenoble. On sait où c'est, qui c'est et ce que ça fait", a-t-elle plaidé.

"Il faut agir: il faut entrer en guerre. Il faut une justice plus ferme. Il faut des renforts à l'échelle de la police nationale, il faut des moyens, cela fait trois ans qu'on se bat pour ça", a demandé l'élue. "Ça fait trois ans que vous parlez, vous êtes dans la majorité, qu'est-ce que vous avez fait en trois ans?", lui a lancé à son tour Jacques Maillot lors d'un échange houleux en direct sur RMC.

"Il faut que le maire ait un discours de fermeté et assume sa responsabilité"

Emilie Chalas lui a alors répondu avoir avec Olivier Véran, l'autre élu de l'agglomération Grenobloise, à l'époque, avoir saisi dès leur élection en 2017, le ministre de l'Intérieur de l'époque Gérard Collomb de la situation de la ville:

"Nous avons eu une demi-garnison de CRS en permanence à Grenoble et un bureau anti-stup' à Grenoble", a-t-elle précisé, ajoutant que cela ne suffirait pas et estimant qu'il fallait encore plus d'effectifs. "Il faut que le maire ait également un discours de fermeté et assume sa responsabilité. Il faut aussi que les citoyens se mobilisent et que tous les alliés de la République entrent en guerre!", a appelé la députée.

Et de conclure: "Ces gens ne sont pas victimes de la République, ils sont responsables de leurs actes qu'ils aient des difficultés sociales ou familiales. Mes grands-parents ne savaient ni lire ni écrire, je suis d'origine immigré et bien on n'est pas tombés dans la délinquance. Il y a une responsabilité individuelle".
Guillaume Dussourt