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Police-Justice

Le PDG de Telegram Pavel Durov de nouveau convoqué pour un interrogatoire à Paris

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Pavel Durov, PDG de Telegram, était convoqué pour un interrogatoire, le troisième depuis sa mise en examen en août 2024 pour une litanie d'infractions relevant de la criminalité organisée. Son application est devenue un lieu de diffusion de contenus criminels.

Le fondateur de la messagerie Telegram Pavel Durov est interrogé lundi par les juges d'instruction chargés des investigations à Paris sur la complicité éventuelle de la plateforme avec des agissements criminels, a-t-on appris de sources proches du dossier. L'entrepreneur russe de 40 ans, costume et casquette noirs, est arrivé vers 10h au tribunal judiciaire de Paris.

Accompagné de quatre de ses avocats, David-Olivier Kaminski, Christophe Ingrain, Robin Binsard et Isaac Arnoud, il a ensuite rejoint le bureau des deux juges d'instruction chargés de cette affaire. Discrets, ni M. Durov, ni ses conseils n'ont souhaité s'exprimer.

Plus tard dans la journée, les conseils de Pavel Durov, contactés, sont revenu sur cette convocation: "L’interrogatoire de ce jour a permis à Pavel Durov d’apporter des explications complémentaires démontrant l’inanité des faits objets de l’instruction. Nous contestons fermement la légalité de la mise en examen de notre client et celles des nombreux actes d’investigation réalisés au mépris des règles de droit interne et européen. Nous avons déposé de multiples recours afin de faire respecter le droit."

Une enquète relevant de la criminalité organisée

Pavel Durov, naturalisé français en 2021, était convoqué pour un interrogatoire, le troisième depuis sa mise en examen en août 2024 pour une litanie d'infractions relevant de la criminalité organisée.

La justice française lui reproche globalement de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur sa messagerie cryptée.

Lors de son première interrogatoire au fond en décembre, il avait reconnu avoir "pris connaissance en garde à vue de la gravité des faits" reprochés à sa plateforme

Il avait assuré ne pas avoir créé Telegram en 2013 avec son frère "pour les criminels" mais leur présence, "une fraction minime", "a aussi augmenté", avait-il admis. Et promis d'"améliorer" les processus de modération.

Contacté, Telegram, situé à Dubaï, a souhaité préciser: "Telegram a toujours respecté les lois de l’Union européenne, y compris le Digital Services Act, et a systématiquement répondu à toutes les demandes judiciaires contraignantes depuis des années. La seule chose qui a changé après la mise en garde à vue de M. Durov en France, est que les autorités françaises ont commencé à adresser correctement leurs demandes judiciaires à Telegram, conformément au Digital Services Act. Telegram ne comprend toujours pas pourquoi les autorités françaises n’ont pas suivi la procédure prévue par le droit européen avant cela, alors que tous les autres pays y sont parvenus sans difficulté. Les informations sur cette procédure étaient pourtant disponibles, publiques et parfaitement accessibles, notamment sur: https://telegram.org/tos/eu-dsa"

TC avec AFP