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"Les moments les plus durs ont été à Nanterre et aux Baumettes": les confidences de Christelle Rotach, ancienne directrice de prison

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Elle publie le livre Directrice de prison dans lequel elle revient sur sa longue carrière. Elle évoque notamment la difficulté qui réside à supporter le poids de la prison au quotidien.

Pendant 22 ans, Christelle Rotach a dirigé les plus grandes prisons françaises. De Fleury-Mérogis à la Santé à Paris pour laquelle elle a piloté la réouverture, en passant par Nanterre ou Les Baumettes, elle a vécu la prison de l’intérieur et décrit la difficulté de ce métier dans son livre "Directrice de prison". Elle raconte notamment la sensation d’enfermement qui ne touche pas que les détenus, mais aussi le personnel pénitentiaire.

"L’essentiel de l’activité se passe à l’intérieur des murs et le poids de ces murs est ressenti par tous ceux qui travaille dans cette enceinte-là. Nous avons à gérer le temps de détention pour des personnes qui sont contraintes, qui rarement l’admette", indique-t-elle. 

Elle a débuté sa carrière en 1997 dans un quartier de détention de la prison de Lyon et si elle indique avoir débarqué un petit peu par hasard dans ce métier, elle affirme avoir été marquée par le côté "extrêmement rugueux auquel je ne m’attendais pas". 

Des prisons en mutations face à la radicalisation

Parmi les prisons qu’elle a pu diriger deux l’ont profondément marquée.

"Les moments les plus durs ont été à Nanterre sur un certain nombre de mois parce que la situation était très sérieuse et qu’il avait fallu rétablir l’ordre et puis les Baumettes à Marseille sans doute. Parce que c’était la direction d’un établissement sur-occupé et le projet immobilier qui était très lourd", explique-t-elle. 

Elle a aussi vécu de l’intérieur les problématiques souvent évoquées quand on parle des prisons françaises comme la surpopulation ou encore récemment les problématiques liées à la radicalisation. "On a appris à marcher en marchant depuis les attentats. On était face à un public nouveau avec des attentes très fortes de la société parce qu’il fallait une réaction de l’état. On développe des quartiers différents pour la prise en charge de ces détenus-là", indique-t-elle.

Guillaume Descours