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Police-Justice

Limoges: une "guérilla urbaine" menée par une centaine d'individus, dix policiers blessés

Un policier a été hospitalisé dans un état grave après avoir été renversé par le conducteur d'une voiture dans la nuit de mardi à mercredi à Savigny-sur-Orge (Essonne)

Un policier a été hospitalisé dans un état grave après avoir été renversé par le conducteur d'une voiture dans la nuit de mardi à mercredi à Savigny-sur-Orge (Essonne) - PHILIPPE HUGUEN © 2019 AFP

Des affrontements entre une centaine d'individus et la police se sont déroulés dans la nuit de vendredi à samedi. En réaction, le ministère de l'Intérieur a annoncé le déploiement de CRS spécialisés dans le maintien de l'ordre.

Des affrontements ont éclatés dans un quartier prioritaire de Limoges dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 juillet, blessant dix policiers. Le ministère de l'Intérieur a annoncé le déploiement d'agents supplémentaires en renfort.

Les faits se sont déroulés sur la RN141 menant à Angoulême. A 1 heure du matin, une centaine d'individus cagoulés et armés de barres de fer, de mortiers, de pierres et de cocktails Molotov ont pris à partie les forces de l'ordre dans le quartier du Val de l'Aurence. Ces affrontements ont duré trois heures.

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Des véhicules avec des familles et des enfants à l'intérieur ont été dégradés. Des barricades ont également été installées le long de la route nationale bloquant la circulation dans les deux sens.

Des violences "totalement gratuites"

Le quartier est réputé pour être le théâtre de trafics de stupéfiants. Depuis le 14 juillet, il est victime d'épisodes de violences, selon le maire de Limoges, Emile Roger Lombertie. Auprès de l'AFP, comme les policiers, il décrit "une guérilla urbaine" dans ce quartier qu'il qualifie comme "une zone de non-droit" depuis "quatre ou cinq ans".

De mots repris par Laurent Nadeau, syndicat Alliance Police Nouvelle Aquitaine, au micro de RMC.

"Là, on a franchi un cap. C'était prévu. C'était très très bien organisé de leur part. Les individus étaient au bon endroit pour faire un maximum de dégâts", explique-t-il.

En plein mois de juillet, rien ne laissait présager ces violences. "Il n'y a pas eu d'interpellation ou d'enlèvement de véhicule. Donc personne ne comprend ce qu'il s'est passé. C'est totalement gratuit", ajoute Laurent Nadeau.

Une enquête et plusieurs plaintes

Lors de ces violences urbaines, aucun automobiliste n'a été blessé, mais plusieurs d'entre eux sont "particulièrement choqués" et ont déposé plainte, selon le parquet.

Une enquête a été ouverte pour participation avec arme à un attroupement, violences sur fonctionnaires de police, extorsion aggravée et dégradations en bande organisée du bien d'autrui.

En réaction, le ministère de l'Intérieur a annoncé le déploiement à Limoges de la compagnie de CRS 82, basée à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) et spécialisée dans le maintien de l'ordre.

Dans la nuit de samedi à dimanche, le calme est revenu à Val de l'Aurence. "Rien d'important" ne s'est produit dans la nuit et "aucun renfort (n'a été) dépêché sur place", a déclaré une source policière à l'AFP. La police a recensé quelques tirs de mortier d'artifice lancés à 22h30 et des jets de projectile, mais sans blessé.

Léonie Guilbaut avec Mélanie Hennebique et AFP