Lyon: un militant de l’ultradroite et un étudiant condamnés pour une agression raciste

Illustration - JACQUES DEMARTHON © 2019 AFP
Ex-porte-parole du groupuscule d’ultradroite lyonnais Les Remparts, Sinisha Milinov, 22 ans, a été condamné à l’audience des comparutions immédiates de Lyon à seize mois d’emprisonnement dont six mois ferme, avec mandat de dépôt à la barre. Son comparse, âgé de 21 ans, a été jugé coupable d’avoir porté plusieurs coups de couteau ayant grièvement blessé deux victimes au visage et condamné à trente-six mois d’emprisonnement, dont deux ans ferme.
L'agression s’était déroulée au petit matin du 1er février, à la sortie d’un bar du quartier des Terreaux, dans le centre de Lyon. Après une première altercation assortie d’une gifle et d’insultes racistes, elle s’était poursuivie à l’extérieur et une bagarre avait éclaté entre un groupe de quatre individus et les trois victimes d’origine nord-africaine.
Individus violents "animés par une idéologie raciste"
L'agression avait été saluée par des proches comme une "revanche" au drame de la mort du jeune Thomas à Crépol (Drôme), dans une discussion sur les réseaux sociaux rapportée à l'audience.
"C’est le procès d’individus violents animés par une idéologie raciste", a lancé le procureur Olivier Rabot.
Le parquet avait requis un an d’emprisonnement dont six mois ferme avec maintien en détention contre Sinisha Milinov, estimant qu'il avait "tenu un rôle prééminent dans l’organisation dans cette équipée", et trente mois d’emprisonnement, dont deux ans ferme avec mandat de dépôt pour son camarade.
Les prévenus ont pour leur part soutenu avoir été menacés et traités de "fascistes". Les avocats de la défense ont plaidé la thèse des "violences réciproques".
Dissolution du groupuscule Les Remparts
Les enquêteurs ont retrouvé chez Sinisha Milinov des drapeaux de Génération Identitaire et d’un groupe nationaliste serbe. "Je ne suis plus militant étant donné que je ne suis plus dans une structure associative", a assuré au tribunal l’étudiant en histoire à l’université de Lyon. Son compagnon a lui aussi démenti tout militantisme.
L'ultradroite, mais aussi l'extrême droite et la droite parlementaire, s'étaient emparées de l'émoi suscité par le décès du jeune Thomas pour rebondir sur le thème de l'insécurité et des dangers de l'immigration. Le ministère de l'Intérieur avait à l'époque annoncé la dissolution du groupuscule Les Remparts, après ses appels aux "patriotes" à réagir au drame de Crépol.