Manif anti-A69: important dispositif de sécurité déployé, les habitants de Maurens-Scopont inquiets

Un week-end de mobilisation en vue pour “enterrer” le projet d'autoroute A69, censée relier Toulouse et Castres dans le Tarn. À partir de ce vendredi après-midi et jusqu’à lundi, 20h, plusieurs milliers de personnes anti-A69 sont appelés par des collectifs à participer à une “Turboteuf” pour manifester leur opposition à ce chantier.
Et pour répondre à l’inquiétude des riverains et des autorités, le préfet du Tarn a donné une conférence de presse jeudi dans laquelle, selon lui, le caractère violent de ce rassemblement, qu’il a interdit par arrêté, ne fait “aucun doute”. Le dispositif de sécurité n’a pas été chiffré par Laurent Buchaillat, le préfet du Tarn, mais la promesse d’un dispositif de sécurité conséquent. Plus important en tout cas que lors des mobilisations précédentes.
"J’espère que je n’aurai rien comme dégâts"
Pour le préfet, l’objectif est clair, maintenir l’ordre républicain face à un rassemblement dont personne n’assume la responsabilité et alors que certains participants appellent sur les réseaux sociaux à commettre des troubles et des dégradations. Le préfet assume aussi l’intensité des contrôles qui ont lieu déjà depuis lundi 8h et qui doivent se poursuivre. Selon les services de renseignement, au moins 2000 participants sont attendus dès ce vendredi après-midi. Et tous, selon le préfet, pourraient se voir verbalisés.
À Maurens-Scopont, la commune où se déroule le rassemblement, les habitants retiennent leur souffle. Dans cette commune de 150 habitants, on s'est déjà imaginé un week-end d'affrontements, Alexis, agriculteur, n'est pas serein.
“C’est préoccupant de voir cette violence sur ce chantier. J’espère que je n’aurai rien comme dégâts”, indique-t-il.
Des opérations de contrôle tout au long du week-end
Sarah doit se marier samedi après-midi. Elle attend 120 invités dans un des domaines de la commune.
“Mon inquiétude est de savoir si mes invités vont pouvoir arriver jusqu’au lieu de la fête. C’est vrai que je suis un peu inquiète, je me suis arrêtée à la gendarmerie pour savoir si cela allait être bloqué. Ils ne savent pas trop… Et donc on va chercher des itinéraires bis”, confie-t-elle.
À proximité du site, les gendarmes multiplient les opérations de contrôle. Pourtant Laurent Prost militant de La voie est Libre espère simplement passer un week-end entre opposants de l’A69, sans violence. “Cela arrange bien les pro-autoroutes qu’il y ait cette notion-là, comme ça ils peuvent casser du sucre sur les écoterroristes comme ils nous qualifient”, pointe-t-il.
Les militants rappelleront les espoirs de voir le chantier s'arrêter. Martin Fraysse est l'un des organisateurs du rassemblement. “C’est bien un projet autoroutier qui saccage tout sur son passage, qui coupe les arbres, qui va bitumer des terres arables, du coup c’est ça le problème”, appuie-t-il.
Des centaines de gendarmes sont également déployés sur le tracé pour éviter d’éventuelles dégradations.