Manifestation à Paris: "Le Conseil constitutionnel sera protégé" assure Laurent Nunez

Des poubelles amassées devant le Conseil constitutionnel. Au matin de la 12e journée de mobilisation de l’intersyndicale contre la réforme des retraites, avec une nouvelle manifestation à Paris entre les places de l’Opéra et de la Bastille, l’entrée du siège des Sages a été bloquée par des déchets ce jeudi. Le Conseil constitutionnel, qui rendra ce vendredi après-midi son verdict, très attendu, sur la réforme des retraites, se trouve à proximité de l'itinéraire parisien.
Préfet de police de Paris, Laurent Nunez assure dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story que les forces de l’ordre protégeront le Conseil constitutionnel. "Les organisations syndicales proposent et on négocie le parcours. Il y a toujours des points qui sont protégés. Ce sera évidemment le cas du Conseil constitutionnel et d’autres sites un peu plus sensibles sur l’itinéraire."
"Mais ce qui fait la difficulté d’une manifestation, ce n’est pas le parcours, mais surtout la présence d’éléments radicaux, ajoute Laurent Nunez. Il y aussi des commerces qui peuvent être ciblés. La mouvance ultra, souvent et même complètement animée par l’ultra gauche, s’en prend souvent aux signes capitalistiques à leurs yeux. Les banques, la restauration rapide…"
"On a toujours un bon millier de militants ultra radicaux"
Comme lors des manifestations précédentes, la présence de militants radicaux est attendue. "Depuis le début du mouvement, on a eu entre 30.000 et 100.000 personnes, explique le préfet de police de Paris. Donc on s’attend à une participation de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Pour ce qui est des éléments radicaux, perturbateurs, on aura le même volume que d’habitude. On a toujours un bon millier de militants ultra radicaux, souvent d’ultra gauche, qui agrègent d’autres personnes autour d’eux."
"Ce sont ces individus qui posent problème, qui cassent, poursuit Laurent Nunez. Ils sont toujours là, c’est un noyau dur. Ils sont devant le cortège syndical et créent beaucoup d’exactions. Pour ce qui est des syndicats, ces manifestations se sont toutes très bien passées et sont arrivées à leur terme."
"Pas de mesures de suspension" contre les policiers accusés
L'IGPN a ouvert 36 enquêtes judiciaires après des accusations de violences contre des policiers lors des manifestations contre la réforme des retraites. Mais ils ne sont pas suspendus. "Il n’y a pas de mesures de suspension, explique Laurent Nunez sur RMC. (Les agents de la Brav-M accusés?) Ce sont des individus qui ne sont plus sur la voie publique. Je ne les engage plus sur la voie publique pendant les manifestations. Ils ne sont pas suspendus juridiquement. Il y a une enquête judiciaire ouverte pour vérifier que l’acte policier est proportionné, que la riposte est légitime. C’est évidemment le cas dans la très grande majorité des cas. Quand il y a une enquête judiciaire ouverte, cela ne veut pas dire forcément qu’il y a suspension. On ne va pas suspendre tous les fonctionnaires parce qu’il y a une suspicion d’acte disproportionné. Je vous rassure, il y a un certain nombre d’actes qui sont tout à fait légitimes. L’enquête judiciaire permet de révéler ou pas, de confirmer ou d’infirmer, des faits."