Meurtre d'Agathe Hilairet: à Vivonne, on espère que le suspect "ne sera plus relâché"

Un homme de 59 ans, déjà condamné par le passé pour viols et placé sous surveillance judiciaire, a été mis en examen et placé en détention provisoire vendredi pour l’enlèvement et le meurtre d’Agathe Hilairet, jeune passionnée de trail retrouvée morte le 4 mai dernier dans la Vienne. Dans la commune de Vivonne, où vivait la victime, c’est un soulagement pour beaucoup d’habitants. "On a trouvé la personne", souffle David, rencontré ce vendredi.
"On voyait moins de gens marcher ou courir"
Depuis la disparition puis la mort de la jeune femme, les habitudes avaient changé. "Tout le monde était méfiant", assure auprès de RMC Mehdi. "On voyait moins de gens marcher ou courir, ou alors jamais seuls. Certains faisaient juste un petit tour dans le centre, mais ne passaient plus dans les chemins." La peur s’était installée : "On avait peur d'aller dans la rue tout seul. On n’a jamais connu ça ici", ajoute Marie-Françoise.
Mais au soulagement s’ajoute la colère, quand les habitants découvrent le passé du suspect. Abdel, qui habite à cinquante mètres de chez lui, n’en revient pas : "Ça fait bizarre de savoir qu’on vivait à côté d’un criminel. Je n’ai pas compris : deux condamnations pour les mêmes faits, viol et armes… J’espère qu’il ne sera plus relâché."
Le suspect reconnaît deux coups portés à la victime
Du côté des voisins de la famille d’Agathe Hilairet, la question est sur toutes les lèvres : comment un tel individu a-t-il pu rester en liberté ? Selon son avocat Me Aurélien Bourdier, contacté par l'AFP, le suspect a admis avoir porté deux coups à la victime mais sans avoir voulu tuer.
"Il reconnaît sa présence sur les lieux et avoir été en contact avec Agathe Hilairet", a indiqué pour sa part la procureure de la République à Poitiers, Rachel Bray, dans un communiqué.
De frêle corpulence, cette adepte de la course à pied avait l'habitude de parcourir de longues distances qu'elle enregistrait sur une application sportive. Son père avait donné l'alerte dans la journée, ne la voyant pas revenir, alors que son téléphone ne répondait plus. Un important dispositif de recherches avait été déployé par la gendarmerie, levé le 17 avril après une semaine de ratissages.
Le 4 mai, c'est un promeneur qui avait découvert le cadavre d'Agathe Hilairet dans un secteur boisé situé en périphérie des zones de recherches. Selon le parquet, l'autopsie n'avait "pas permis de déterminer, à ce stade, les causes du décès".