Meurtre de Céleste à Nantes: il y a 20 ans, Kali avait été violée par le même homme
Ce vendredi, l’inspection générale de la justice doit rendre ses premières conclusions et évaluer le suivi socio-judiciaire d'un homme de 46 ans, mis en examen pour le viol et le meurtre d'une adolescente de 15 ans le 20 août dernier.
Déjà condamné en 2005 à 18 ans de prison pour une quinzaine de viols et tentatives de viol, le multirécidiviste était sorti de prison il y a quelques années. Presque 20 ans après les faits, Kali, l'une de ses premières victimes constate que les pulsions violentes de cet homme n'ont pas été guéries.
Il lui a fallu des années pour se reconstruire et aujourd’hui, elle est heureuse d'avoir surmonté son traumatisme, même si le meurtre de Nantes ravive des souvenirs douloureux: "Il y a 18 ans, j'avais eu peur de mourir parce que j'avais un couteau sous la gorge. Forcément ça a réveillé chez moi cette peur".
"Condamner sans guérir ça ne marche pas"
À l’époque, elle a 20 ans quand un homme, pénètre dans sa chambre et la menace avec un couteau pour la violer. Déjà, à l’époque, elle comprend que son agresseur, le multirécidiviste de Nantes, est malade:
"À la fin, j'ai pu lui dire qu’il avait un problème psychologique, qu’il fallait vraiment qu’il s'aide et qu'on pouvait l'aider. Il m'a demandé pardon et m'a dit: 'Tu n'as que te dire que c'est juste un cauchemar'".
Kali est aujourd'hui thérapeute. Elle n’en veut à personne, mais regrette que l’homme ait pu repasser à l’acte:
"Condamner sans guérir ça ne marche pas. C'est dans le système d'incarcération qu'il faut retravailler. Il faut prendre la responsabilité d'accompagner aussi ces personnes-là. On ne va pas tous les enfermer en attendant que par miracle ils s'auto-guérissent. C'est selon moi dangereux de penser comme ça".
En détention, l'homme a reconnu avoir violé puis tué Céleste, une jeune fille de 15 ans, le 20 août dernier en pleine journée dans un appartement désaffecté de Nantes où le corps a été retrouvé brûlé. Selon le procureur adjoint de Nantes, il aurait "exprimé une forme de regret".