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"Moralement, c'est compliqué": victime d'une arnaque en ligne, elle a perdu 6.500 euros

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A la recherche d'une voiture, Chloé a jeté son dévolu sur une Peugeot 208 blanche trouvée sur Leboncoin. Mais elle n'a jamais récupéré son bien, le vendeur ayant contourné le service de paiement sécurisé de la plateforme. Aujourd'hui, ni le site ni sa banque ne veulent rembourser Chloé.

Les arnaques sur internet sont toujours plus nombreuses et les escrocs débordent d’ingéniosité pour tromper la vigilance de leurs victimes. Étudiante, Chloé en a récemment été victime. À la recherche d'une voiture pour un budget maximum de 6.500€, c’est sur Leboncoin qu’elle trouve une Peugeot 208 blanche.

Chloé est méfiante, elle sait que les arnaques pullulent sur ce site de petites annonces. Mais le vendeur la rassure avec un argument imparable: le paiement sécurisé Leboncoin. Une sorte de portefeuille électronique qui permet de bloquer les fonds. Le vendeur peut ainsi envoyer son produit en étant sûr que l’acheteur a de quoi le payer. Une somme qui ne lui sera envoyée qu’une fois que le client aura bien reçu et vérifié la conformité de son produit. 

"On aurait vraiment dit que c'était une vraie voiture. Il y avait tous les détails sur le véhicule, des photos sous tous les angles, donc j'ai fait mon virement", raconte Chloé à RMC.

"Du coup, je passe toutes mes vacances et mes week-end à travailler"

Sauf que le RIB sur lequel elle fait son virement, ce n’est pas du tout celui du Bon coin. L’escroc a réussi à contourner le système en se faisant passer pour le site de ventes. Il lui a donc envoyé son RIB en faisant croire que c’était celui du fond sécurisé. Chloé a perdu 6.500€.

"Je suis triste parce que je me suis fait arnaquer. Je suis déçue parce que j'ai travaillé depuis que j'ai 18 ans pour mettre de l'argent de côté. Du coup, je passe toutes mes vacances et mes week-end à travailler. Moralement, c'est très compliqué", assure l'étudiante.

Aucun responsable

Le problème, c'est que personne n'est responsable. La banque se défausse: Chloé a validé le virement donc c’est de sa responsabilité. La banque refuse donc de rembourser. Leboncoin se défausse aussi. "Chloé est malheureusement sortie de la messagerie", explique-t-on à RMC. Depuis, le compte de l’escroc a été bloqué. Mais c’est tout.

Chloé est seule à se défendre. Elle a porté plainte mais n’a aucun autre moyen d’action. La seule façon d'agir face à ces escrocs visiblement, c'est de ne pas tomber dans le panneau. Il y a quelques semaines déjà, Armelle, une auditrice RMC, avait déjà écrit à rmcpourvous@rmc.fr pour demander des conseils.

Les bons réflexes

Des conseils justement, RMC en a demandé à Jérôme Notin, le directeur général de la plateforme gouvernementale cybermalveillance.gouv.fr. "Le seul moyen d'éviter ce genre d'arnaque, c'est de ne jamais cliquer directement sur les liens. Il faut aller se connecter directement sur la plateforme via l'application ou le site web concerné", explique-t-il.

"Et un geste citoyen, c'est le dépôt de plainte pour que les services d'enquête puissent disposer d'éléments techniques pour identifier les escrocs. Il faut aussi aller sur cybermalveillance.gouv.fr pour trouver des conseils qui vont permettre de réagir correctement face à la cybermalveillance", conseille Jérôme Notin.

Et sinon, bientôt, vous pourrez appeler le 17 cyber, un numéro d’urgence dédié aux cyberattaques. Emmanuel Macron a annoncé sa création en début d’année. Derrière ce numéro, disponible 24/24 7j/7, vous trouverez des opérateurs pour vous accompagner, y compris sur le plan juridique.

Amélie Rosique, Joanna Chabas et Elise Denjean