"C'est le Moyen Âge": un mannequin à l'effigie d'Emmanuel Macron battu et brûlé à Grenoble

Encore un. Un nouveau mannequin à l'effigie d'Emmanuel Macron a été brûlé lundi soir à Grenoble lors d'une manifestation d'opposants à la réforme des retraites, à l'occasion du premier anniversaire de la réélection du président de la République. D'abord attaché à un arbre, le mannequin, en chemise blanche avec le visage du chef de l'Etat collé au niveau de la tête, a été frappé à coups de bâtons avant d'être brûlé devant une foule frappant des casseroles.
Des images qui ont scandalisé ce mercredi sur le plateau des "Grandes Gueules". "C'est une effigie, mais non ce n'est pas bien, c'est un appel à la violence", a assuré sur RMC et RMC Story l'avocate Marie-Anne Soubré.
"Abject"
"On se demande pourquoi la police est de plus offensive. Et bien c'est parce que certaines personnes sont de plus en plus violentes et c'est très grave", abonde l'ancien directeur du Raid Bruno Pomart.
"C'est abject", ajoute le restaurateur Stéphane Manigold. "C'est le Moyen Âge, c'est archaïque, on le brûle sur le bûcher comme on décapite le roi. C'est dégueulasse, ce n'est pas ma conception de la démocratie", déplore-t-il.
Un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende
Après la diffusion de ces images, une enquête pour "outrage à dépositaire de l'autorité publique" a été ouverte, a assuré mardi à l'AFP le parquet de Grenoble. "Une enquête confiée à la SD (Sécurité Départementale) est en cours pour outrage à dépositaire de l'autorité publique", a expliqué le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant, dans un communiqué.
Selon lui, les faits sont passibles d'une peine d'emprisonnement d'un an et de 15.000 euros d'amende.
Le 16 mars dernier, après l'utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer sa réforme des retraites, des mannequins aux effigies d'Emmanuel Macron, Elisabeth Borne, Olivier Dussopt et Olivier Véran, avaient été brûlés lors d'une manifestation à Dijon. Dans la foulée, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait assuré que le gouvernement ne laisserait "pas faire (...) des manifestations spontanées et le n'importe quoi à tout moment".