Mort d'Abou Bakr al-Baghdadi: pourquoi ça ne signifiera pas la fin de l'Etat islamique
L'homme le plus recherché du monde est mort. Le leader de l'organisation terroriste Etat islamique a trouvé la mort à la suite de l'armée américaine ce week-end en Syrie. Le président américain Donald Trump a livré un récit détaillé du raid au cours duquel le chef de l'EI a été acculé par les forces américaines puis s'est fait sauter avec sa ceinture d'explosifs.
Il était considéré comme responsable de multiples exactions et atrocités en Irak et en Syrie et d'attentats sanglants dans plusieurs pays. La mort du chef de l'EI avait plusieurs fois été annoncée ces dernières années.
"Le propre du djihadisme est la non-personnification du pouvoir, c'est l'idéologie qui compte"
Mais en septembre, il avait appelé dans un enregistrement audio ses partisans à "sauver" les jihadistes détenus dans les prisons et leurs familles vivant dans des camps de déplacés notamment en Syrie et en Irak.
Si sa mort est un moment fort de la lutte contre l'Etat islamique, dirigeants et spécialistes s'accordent à dire que l'idéologie du groupe terroriste ne mourra pas avec son leader.
"Le propre du djihadisme est la non-personnification du pouvoir, c'est l'idéologie qui compte", comme le rappelle au micro de RMC ce lundi matin Wassim Nasr, journaliste à France 24 et auteur sur le sujet de l'Etat islamique.
"Des gens mèneront des actions en son nom"
Anne Giuedicelli, fondatrice du cabinet Terrorisc, spécialisé dans la menace terroriste, va dans le même sens. Pour elle, la mort d'Abou Bakr Al-Baghdadi ne signifie pas la fin de l'Etat islamique.
"Un dirigeant c'est quelqu'un qui fixe les grandes lignes et qui est un symbole. L'organisation continue à vivre sans lui, d'autant qu'il était quasiment inopérant depuis un certain temps. Mort, son influence sera d'être un martyr car il est mort comme un jihadiste. Il aura une influence car il est le calife pour l'éternité et des gens mèneront des actions en son nom."