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Mort d'Émile: au Haut-Vernet, on s'interroge sur "ce qui a pu se passer derrière nos jardins"

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Alors que les proches du petit garçon ont été relâchés après 48 heures de garde à vue, la piste intrafamiliale "n'est pas encore refermée", a annoncé jeudi le procureur. La piste criminelle est en tout cas privilégiée au regard du "traumatisme facial violent" subi par le crâne. Une "sidération totale" pour cette habitante du Haut-Vernet.

La piste intrafamiliale "n'est pas encore refermée" dans l'enquête consacrée à la mort du petit Émile, a fait savoir jeudi le procureur lors d'une conférence de presse, après la levée de la garde à vue de ses grands-parents maternels, de son oncle et de sa tante.

La mort du petit garçon serait liée à une "probable intervention d'un tiers", a fait savoir le procureur Jean-Luc Blachon, en raison d'un "traumatisme facial violent" présent sur le crâne. Il a donc reçu un coup au visage, volontaire ou involontaire, ce qui fait que la piste criminelle semble être privilégiée par les enquêteurs.

"Ça me donne envie de vomir et de pleurer"

Cette piste criminelle est un nouveau choc pour les habitants du Haut-Vernet, village au sein duquel Emile a été vu vivant pour la dernière fois à l'été 2023. Derrière des dizaines de portes et volets fermés, seule une poignée d'habitants balaient furtivement des yeux les rues désertes du village. "C'est la sidération totale" pour Magalie, terrorisée à l'idée que quelqu'un puisse être à l'origine de la mort du garçon.

"Ça me donne envie de vomir et de pleurer", confie-t-elle à RMC. "Moi j'ai retenu le traumatisme facial violent. C'est ça qui me marque. J'imagine ce qui a pu se passer derrière nos jardins, pas loin de chez nous, et ça me fait mal au coeur", ajoute-t-elle. Le mystère reste toutefois entier, précise la riveraine. Lassée de ces rebondissements à répétition, notamment après la levée des quatre gardes à vue des proches d'Emile.

Incompréhension sur la potentielle piste familiale

"Qu'est-ce que ça veut dire, en fait ? On n'a pas assez de preuves, donc on relâche les membres de cette famille. Pour moi, ça veut donc dire que la piste familiale est écartée et, là, le procureur nous dit que non, donc on nage dans le flou", confie Magalie. "Est-ce que cela va vraiment aboutir un jour ?'"

Un peu plus loin, accoudés au comptoir de l'unique bar du village, seuls deux habitants tentent de relativiser. Ils estiment que les membres de la famille d'Emile vont désormais être plus que jamais scrutés, et c'est bien au cœur de ce cercle fermé, selon eux, que réside la vérité sur la mort du petit garçon.

L'intervention d'un tiers

Malgré la levée des gardes à vue des grands-parents d'Emile le 27 mars, l'enquête se poursuit. Les enquêteurs ont la conviction qu'une ou plusieurs personnes sont intervenues dans cette affaire.

Pour preuve, les vêtements et les ossements du garçon ont été déposés sur un chemin de randonnée peu de temps avant leur découverte. Bien que les proches d'Emile ne soient pas mis en cause à ce stade de l'enquête, les charges n'étant pas suffisantes contre eux pour procéder à une mise en examen, toutes leurs déclarations recueillies par les gendarmes seront minutieusement analysées et recoupées. Des véhicules ont notamment été saisis sur la propriété des grands-parents et doivent être encore passés au peigne fin.

Julie Brault avec Mélanie Hennebique