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Mort de Cédric Chouviat: "On entend qu’il parle, mais on ne sait pas ce qu’il dit" se justifient les policiers selon leur avocat

Pour l'avocat de deux des quatre policiers mis en cause dans l'affaire, ceux-ci "ont pu ne pas entendre" Cédric Chouviat répéter "j'étouffe" à cause de l'environnement de l'interpellation.

Cédric Chouviat avait prévenu les policiers lors de son interpellation le 3 janvier dernier, qu’il n’arrivait plus à respirer. Selon des informations révélées par Mediapart et Le Monde, l'analyse de la vidéo, dont celles du téléphone de Cédric Chouviat a permis d’établir que ce livreur a répété à sept reprises “j'étouffe”.

Mais pour Laurent-Franck Lienard, avocat de deux des quatre policiers mis en cause dans l'affaire Chouviat, il faut remettre les choses dans leur contexte. 

“Il le dit dans son micro, qui est contre sa bouche. Les policiers qui l’interpellent sont dans une rue, avec des gens qui passent, ils sont en train de lutter contre Cédric Chouviat qui ne se laisse pas interpeller, et donc il y a un environnement, qui empêche les policiers d’entendre. Les policiers disent, ‘on entend qu’il parle, mais on ne sait pas ce qu’il dit’. Evidemment, s'ils avaient entendus 'j'étouffe', ils se seraient arrêtés immédiatement”, explique-t-il, avant de reconnaître que la méthode d'interpellation "était peut-être mal faite".

Une violation du secret de l'instruction

Selon l’avocat, si le geste du policier qui a immobilisé Cédric Chouviat peut avoir été mal fait, “il ne faut pas tirer d’une mauvaise manœuvre policière, la suspicion que la police tue des gens”.

Si le père de Cédric Chouviat confie faire confiance à la justice, mais "plus à la police", pour Laurent-Franck Lienard, ce dernier "ne laisse pas la justice faire son travail. Il laisse ses avocats faire n'importe quoi. Les procès-verbaux, qui ont été publiés, font l'objet d'une violation du secret de l'instruction. L'instruction est secrète en France. Et la justice doit travailler sereinement. On doit arriver au bout de l'instruction à définir les responsabilités. “La sortie, qui a été faite par Mediapart et par Le Monde, est totalement contraire à cela et vient évidemment des avocats qui ont accès au dossier. Ca ne peut venir que de là. Et donc c’est insupportable, ça déshonore la profession. Il faut quand même rester fidèle à ses principes et fidèle à la loi sinon on n'est pas avocat”, accuse-t-il. 

Il indique par ailleurs que les policiers, dont ceux qu’il défend, n’ont pas été suspendus. 

“Ils continuent de travailler. Et c’est logique parce que sur ces quatre policiers, moi, j’en défends deux qui ont passé les menottes. Ils n’ont absolument rien fait donc je ne vois pas pourquoi ils devraient être suspendus. Ca n’a pas de sens de réclamer leurs suspensions”, indique-t-il. 
Guillaume Descours