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Police-Justice

Mort de Steve Caniço: la direction de l'IGPN estime que l'enquête ne "dédouane" pas les policiers

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Pour la direction de l'IGPN, le rapport rendu à la suite de l'intervention des forces de l'ordre lors de la fête de la musique à Nantes, ne dédouanerait pas les policiers et ne serait qu'un

Aprèsla découverte dans la Loire du corps de Steve Maia Caniço, les conclusions du rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) sur l'action des forces de l'ordre le soir de la fête de la musique à Nantes ont été vivement critiquées.

"On ne peut pas me dire qu’on n’a pas toutes les informations et que la question de la nécessité de l’utilisation des gaz lacrymogènes se pose encore et en même temps, écrire noir sur blanc qu’il n’y a plus rien à regarder sur cette intervention qui est justifiée et proportionnée", a martelé sur RMC Marianne Rostan l'avocate des 85 plaignants qui ont déposé une plainte collective.

Face à la levée de boucliers, c’est la patronne de l’IGPN Brigitte Julien, accompagnée de David Chantreux chef de l’unité de coordination des enquêtes, qui a pris la parole dans les colonnes de Libération ce lundi, en compagnie de pour faire une mise au point, 

Les pouvoirs de l'enquête limités

Selon eux, ce rapport, prédisciplinaire, ne dédouanerait pas les policiers, mais en l'état, il n'y aurait pas de preuve qui permette d'établir de lien entre la chute de Steve et l'intervention de la police. Car cette enquête administrative n'a pas les mêmes pouvoirs qu'une enquête judiciaire : impossible par exemple de convoquer des témoins.

Cette tâche incombera justement à l’enquête judiciaire ouverte mardi dernier pour "homicide involontaire" et dirigée par deux magistrats, qui ont demandé à la Police Judiciaire de Rennes, et à l'IGPN de chercher les responsabilités pénales.

"Pourquoi se précipiter à rendre un rapport au bout de trois semaines ?"

Le premier rapport n'est donc qu'une "réponse provisoire au déroulé des événements", explique l'IGPN. Déroulé qui sera précisé par l'enquête judiciaire, mais aussi par celle, administrative, de l'Inspection Générale de l'Administration, chargée de comprendre plus largement les conditions d'organisation et de sécurité de la soirée.

"Pourquoi se précipiter à rendre un rapport au bout de trois semaines", s’interrogeait toujours Marianne Rostan estimant qu’il aurait fallu continuer les investigations ou ne pas communiquer sur ce rapport.

Gwladys Laffitte, Margaux Bodaert (avec Guillaume Dussourt)