Mort de Vanille: le drame était-il prévisible?
L'alerte enlèvement n'aura pas permis de sauver la petite Vanille. Le corps de l'enfant d’un an, a été retrouvé samedi matin dans un conteneur à vêtements à Angers. Sa mère Nathalie S. a avoué avoir donné la mort à son enfant vendredi.
La suspecte de 39 ans présente des troubles psychiatriques importants. Elle était hébergée depuis un an dans le centre maternel d'Angers, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées. C'est l'Aide Sociale à l'Enfance qui s'occupait de la fillette. Si elle lui avait trouvé une famille d'accueil l'enfant pouvait toujours voir sa mère régulièrement.
Et pour Pascal Neveu, directeur de l’Institut français de psychanalyse active, il était impossible de prévoir un tel acte: "Il y a des experts psychologues qui évaluent la relation toxique ou dangereuse entre un parent et son enfant. On peut utiliser des tests psychologiques fiable à 70%-73% mais qui ne prédisent absolument pas d’un passage à l’acte ou d’un comportement dangereux", assure-t-il sur RMC.
"Elle était libre de quitter le foyer, et ce rythme s'était installé sans mise en danger de l'enfant, elle pouvait s'en occuper librement. Elle s’en occupait d’ailleurs à échéance régulière à un rythme adapté à sa psychologie et sa situation qui pouvait varier d’un moment à l’autre, on sait qu'on a affaire à une population en difficulté, il faut qu'on s'adapte", détaille de son côté le procureur de la République d'Angers sur RMC.
"Un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de ses parents"
Après 48h, elle aurait dû ramener Vanille à 17h30 à sa référente de l'ASE: "On ne va pas enfermer quelqu’un en se basant sur un pourcentage. Aujourd’hui, un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de ses parents et l’on n’est pas forcement sur des troubles psychiatriques", ajoute de son côté Pascal Neveu.
"L’enfant était mis à l’abri puisqu’il était placé dans une famille d’accueil", estime de son côté Martine Brousse, présidente de l'association La Voix de l'enfant.
"La question c’est les liens du sang. Faut-il à tout prix maintenir ces liens? Cette mère était-elle en capacité de s’occuper de son enfant. Les magistrats qui ont placé cet enfant ont-ils tout mis en place pour la protéger. Il ne faut pas que Vanille soit morte pour rien. Il faut qu’elle porte cette réflexion, quel est le devenir des enfants qui ont un ou des parents qui relèvent de la psychiatrie", a-t-elle plaidé sur RMC, face à Jean-Jacques Bourdin.
"Est-ce qu'on peut laisser un enfant si jeune à une maman qui n'est pas responsable ? a demandé Martine Brousse. "Il faut que notre société se pose la question: quelle famille pour un enfant ?", interroge-t-elle. "Doit on laisser un enfant si jeune à une maman qui n'est pas responsable ?", ajoute-t-elle.
"On va voir si l’on a pu passer à côté de quelque chose"
"Il y a plusieurs mois la maman avait ramené son enfant avec un peu de retard", révèle de son côté le procureur ajoutant qu'il n’y avait à sa connaissance pas de signe laissant présager d’un tel acte. "On va voir si l’on a pu passer à côté de quelque chose. On n'aurait pas pu être alerté autrement que part la maladie mentale de la maman et c’est difficile de dire à quelqu’un ‘vous n’avez plus le droit d’avoir des enfants ni de vous en occuper'", ajoute-t-il.
La mère avait été retrouvée dans un hôtel de Nantes dimanche matin. Entendu en garde à vue, elle avait fini par révéler où se trouvait le corps de l’enfant.