Moyens, tensions... Pourquoi les policiers manifestent devant l'Assemblée nationale en ordre dispersé

Les policiers dans la rue. À l'appel des syndicats Alliance Police nationale et CFE-CGC, ils entendent se rendre devant l'Assemblée nationale pour faire pression sur le gouvernement et les députés au moment où le budget est au cœur des discussions. Ils réclament plus de moyens et un budget plus important.
Le rendez-vous à lieu à 11h30 ce mardi: "Il y a un problème de budget, il y a une volonté politique de faire mieux avec moins", dénonce en amont sur RMC et RMC Story Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance Police Nationale. "Il y avait 3.000 véhicules commandés, il n'y en a plus que 1.875. Il y avait 500 emplois de gendarmerie et 376 de police créés et au final il n'y en a plus", ajoute le fonctionnaire.
Dissensions syndicales
Mais de son côté Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat concurrent Un1té (fusion d'Unité police et SGP-FO) qui représente environ 35% de la profession syndiquée, estime que se rassembler devant l'Assemblée nationale, "si ce n'est pour exercer une pression sur le RN et lui demander de ne pas voter la motion de censure, j'estime que ce n'est pas notre rôle".
"Nous avons obtenu une augmentation de notre budget", assure la syndicaliste.
Tout comme Un1té, Unsa-police, pourtant associé à Alliance au sein du "bloc" syndical, n’a pas cosigné le communiqué appelant à manifester. Chez les officiers, le SCSI – majoritaire – ne s’y joint pas non plus.
"Elle n'a pas dû lire le budget, ce n'est pas possible", rétorque Fabien Vanhemelryck dont le syndicat Alliance représente environ 44% des policiers syndiqués. "On fait bien de manifester et on sera plusieurs milliers dans la rue. Les engagements prévus par Gérald Darmanin sont susceptibles d'être tenus à conditions que et c'est la condition qui pose problème", poursuit-il. En clair, le budget qui arrive serait "identique à celui de 2024 avec une légère augmentation, mais tout ce qui est derrière vous êtes loin du compte", martèle le syndicaliste.
Derrière Bruno Retailleau "un consensus mou" du gouvernement
Pourtant, il y a une véritable volonté politique de lutter contre le narcotrafic et l'immigration illégale, les deux missions principales croit savoir Fabien Vanhemelryck "L'idéologie est là, je crois sincèrement que Bruno Retailleau le ministre de l'Intérieur se bat. Mais derrière, il y a un consensus mou", anticipe-t-il.
Si le syndicat Unité n'entend pas rejoindre les manifestants, les syndicats Synergie-Officiers, le Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), le Syndicat national indépendant des personnels administratifs techniques et scientifiques (SNIPAT) et le Syndicat autonome des préfectures et de l'administration centrale du ministère de l'Intérieur (SAPACMI), comptent bien être présents devant l'Assemblée nationale.