Nadia brûlée à l'acide: face au tribunal, son ex-conjoint parle d'"auto-mutilation"

Lors de la première journée d'audience mardi devant les Assises du Rhône, les débats ont notamment mis en évidence une relation toxique dans le couple. Mais ils ont aussi mis en évidence les failles du dossier.

Nadia a fait face pour la première fois à son ex-conjoint, sans lui adresser le moindre regard. Elle a détaillé la relation toxique qu'elle entretenait avec cet homme, tantôt amoureux, tantôt colérique, violent, et elle est longuement revenu sur cette matinée qui selon elle a détruit sa vie.

L'agresseur présumé de Nadia a probablement installé en quelques mots mardi le doute dans la tête des jurés.

Si cet homme de 37 ans concède avoir porté une gifle et un coup de poing ce matin d'août 2016, il nie en bloc avoir aspergé son ex-compagne avec un produit corrosif. Pour lui, Nadia se serait auto-mutilée en se versant de l'acide sur le corps, pour lui nuire et pour toucher des dommages et intérêts.

"Pourquoi j'aurais envie de tout détruire?"

L’avocate de l’homme pointe des éléments troublants: les mains et avants bras de la victime ne porte aucune trace de brûlure, aucun contenant avec un liquide de type acide n'a été retrouvé, et le bornage des téléphones portables la veille du drame ne coïncide pas avec les différentes déclarations de Nadia.

De son côté, après 2 heures d'explications parfois très crues à la barre, elle a tenu à lui répondre sans lui accorder un seul regard:

"J'ai été veuve à 31 ans. Mon fils est né avec une malformation. J'ai dû surmonter tout ça. Pourquoi j'aurais envie de tout détruire? J'ai tout perdu. J'ai une vie horrible". L

es explications de son ex-conjoint, notamment sur ces addictions et de précédentes violences conjugales, sont attendues ce mercredi.

Gwenaël Windrestin