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"Notre vie est morte": deux ans après le décès d'Adrien, ses parents craignent une possible remise en liberté d'un des suspects

Le jeune homme avait été tué à la sortie d'une boite de nuit en Isère il y a deux ans. L'un des trois suspects pourrait être relâché aujourd'hui

Deux ans jour pour jour après le décès de leurs fils, la peine est toujours la même. Le jeune homme de 26 ans avait été tué d'un coup de couteau dans le coeur il y a 2 ans alors qu'il sortait de boîte de nuit à Meylan, en Isère. Le juge des libertés et de la détention demande la remise en liberté de l'un des 3 suspects, en détention provisoire depuis les faits.

Alors la possible remise en liberté d'un des suspects est insoutenable pour les parents d'Adrien Perez. “C’est nous tuer encore une fois en fait. Déjà que notre vie elle est morte depuis que notre petit est parti”, confie la mère d’Adrien. “Quand vous apprenez qu’il risque de sortir le 29 juillet, le jour où mon fils est parti…”, n’arrive pas à réaliser le père, Bruno. 

C'est Yacine El Habib qui pourrait être remis en liberté ce mardi. Il apparaît notamment sur les images de vidéo-surveillance lors de l'altercation, au côté de son frère, mais nie avoir donné le coup mortel. Aujourd'hui, Adrien manque chaque jour à son père, Bruno Perez.

“Vous ne pouvez pas vous imaginer comme c’est dur de penser que vous ne le verrez plus jamais de votre vie en fait”, confie-t-il. Le Parquet a fait appel et c'est finalement la cour d'appel de Grenoble qui devra trancher aujourd'hui, à partir de midi.

Mettre en avant les victimes

S’ils affirment comprendre que la justice est longue, les parents d’Adrien ne comprennent pas pourquoi depuis deux ans il n’y a pas eu de procès. 

“Les enquêtes sont parfois peut-être un petit peu longues. J’ai toujours dit à mon mari, il vaut mieux que ça soit un peu long, mais que ça se passe bien, que quand on arrivera aux assises, tout sera clair tout sera net. Mais si la juge d’instruction et le parquet ne sont pas d’accord avec la demande de la juge des libertés, c’est parce qu’ils savent très bien ce qu’il y a dans le dossier et qu’ils estiment que cet énergumène n’a pas sa place dehors, il a sa place en prison. Lui, son frère et le troisième aussi”, indique-t-elle. 

Elle affirme vouloir lancer un appel au ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, au nom de toutes les familles de victime. “Il faut arrêter de nous laisser derrière, il faut mettre les victimes en avant. Ce sont les victimes qui ont perdu un être cher. Moi, je ne me soucie pas de ce qu’il se passe en prison. Le mot justice doit vouloir dire quelque chose”, appuie-t-elle. 

Elle réclame justice pour son fils. L'avocat de la défense ne souhaite pas s'exprimer pour le moment, mais souligne le comportement exemplaire de son client en détention. 

Eloisa Patricio avec Guillaume Descours