"On n'arrive pas à faire le deuil": le témoignage bouleversant du frère de Shaïna, violée puis tuée à 15 ans alors qu'elle était enceinte

L'histoire avait choqué la France entière. Deux ans après sa mort, les proches de Shaïna Hansye appellent à un rassemblement en sa mémoire, ce lundi, à 11h30, à Creil (Oise).
Alors qu'elle n'avait que 13 ans, Shaïna avait d'abord été victime d'un viol collectif en 2017. Puis, 2 ans plus tard, après avoir porté plainte, la jeune fille de 15 ans est tabassée par ses ravisseurs.
Elle découvre ensuite en octobre 2019 qu'elle est enceinte de l'homme avec lequel elle entretient une relation. Elle suggère de garder l'enfant, mais lui refuse d'avoir un enfant avec elle, car elle a selon lui une mauvaise réputation au sein de la cité.
Le 25 octobre 2019, l'adolescente est retrouvée morte, brûlée dans un cabanon.
"On a l'impression que tout ça est un mauvais cauchemar"
Yasin est le frère de Shaïna, et a témoigné sur RMC ce lundi matin de son état d'esprit alors qu'une marche blanche est organisé ce lundi en fin de matinée à Creil en hommage à sa soeur. Il explique que lui et sa famille n'arrivent "toujours pas à faire le deuil" aujourd'hui.
"On est dépités. Elle est partie, d'un coup on ne l'a plus revue. On n'a même pas eu de dernière discussion avec elle. On n'arrive pas à imaginer qu'elle est morte. On a l'impression que tout ça est un mauvais cauchemar. On est toujours sous le choc."
Shaïna est "passée pour une fille facile" à cause du viol initial et a subi une sorte de double peine en ayant ensuite une mauvaise réputation dans le quartier dans lequel elle vivait. "C'est ça qui est le plus regrettable et affreux", souffle son frère.
"C'est un calvaire sans fin. Victime parce que victime au préalable"
La marche blanche est organisée ce lundi pour demander que justice soit faite. "J'espère que ma soeur n'est pas morte pour rien, qu'il y a une réelle prise de conscience", souligne Yasin. Negar Haeri, avocate de la famille, témoigne également sur RMC de l'engrenage de cette affaire terrible.
"On peut considérer qu'elle a payé le fait d'être libre. Elle a été victime au cube, c'est parce qu'elle a subi une première infraction, que ça l'a souillée aux yeux de la cité, des jeunes du quartier probablement, que cette souillure a pu apparaître comme justifiant l'infraction d'après. C'est un calvaire sans fin. Victime parce que victime au préalable. Il faut s'interroger sur les agressions sexuelles. Toutes les agressions ne se valent pas."
"Ce qui est arrivé à Shaïna pourrait arriver à d'autres", estime l'avocate. Yasin attend maintenant que justice soit faite.
"J'attends une justice à la hauteur du crime, une peine sévère. Pour moi, même s'il est présumé innocent et mineur ça n'excuse rien. Il faut qu'il soit jugé pour le crime qu'il a commis."